Être une femme libérée, tu sais c'est très très difficile...
Il était une époque où il valait mieux vivre en hypocrite mais avec la bagouse à l'annulaire que de vivre honnêtement sans pour une femme...
Voilà le sujet très audacieux pour son époque qu'aborde l'écrivaine britannique Amelia Opie en s'inspirant en partie de la vie de la philosophe féministe Mary Wollstonecraft et de sa fille, la "mère" de "Frankenstein", l'auteur Mary Shelley... Bien sûr sous peine de se faire censurer et de se faire éternellement damner par la Société anglaise du début du XIXe Siècle, Opie fait semblant de prendre partie pour la bien-pensance de son époque mais l'ironie que l'on sent poindre souvent ne trompe pas longtemps sur son parti.
Paradoxalement si l'idée du roman est moderne, le contenu est assez désuet. L'héroïne se laisse trop aller au rang de victime consentante au lieu de donner ceux à quoi on pouvait s'attendre c'est-à-dire une femme forte qui affronte l'adversité avec rage et ténacité. La lourdeur mélodramatique souvent présente n'arrange pas, au contraire, ce défaut, et fait aussi que ça manque de puissance. Reste que le style est fluide et agréable à lire.
En tous les cas, si aujourd'hui être une femme libérée tu sais c'est pas si facile, dans l'Angleterre du début du XIXe Siècle c'était très très difficile... à moins de savoir faire dans l'hypocrisie (se rabattre pour ça sur le chef d'oeuvre de William Makepeace Thackeray "La Foire aux vanités" entre autres !!!)...
