Révolte 3.0

Une novella plaisante, même si sa brièveté (caractéristique de ce format) laisse sur sa faim.

Ce texte s'articule autour des notions de post-humanisme et de singularité, au sens technologique du terme.

En 2018, la première intelligence artificielle est née. Son existence, d'abord tenue secrète par son créateur, finit par transparaître lorsque celle-ci, transforme Internet en Infosphère, une version améliorée et plus libre de ce média, laissant chacun libre d'y accéder aux savoirs et informations en ligne.

Se développe alors un esprit libertaire et certains individus se font même pucer afin d'entrer en relation avec l'infosphère plus facilement.

Rapidement, la crainte que cette I.A. (le chronocryte) ne puisse supplanter l'Homme et/ou le transformer amène les gouvernements du monde à la déclarer hors-la-loi et à couper l'accès à l'infosphère.

Et le roman commence donc dans la prison d'Asulon, là où les Humods (humains modifiés / pucés), les partisans des libertés individuelles et les libres penseurs ont été parqués peu de temps après la suspension de l'infosphère.

Dans le microcosme coupé du monde qui s'est créé à Asulon, les anciens contestataires attendent leur heure, persuadé que l'infosphère renaîtra un jour. C'est dans ce contexte qu'arrive un jour à la tour 2 un étrange gamin de dix ans qui vient d'être condamné à la réclusion à perpétuité.

Le roman, au fil de ses quelques pages, soulèvent plusieurs questions sur les liens Hommes / Machines, les I.A. les libertés individuelles à l'ère du réseau mondiale etc... Véritable conte philosophique 3.0, sa lecture en est très plaisante quoiqu'une fois encore très rapide. Li-Cam se focalise sur la notion de Résistance et de responsabilité individuelle que sur le développement de ces différents concepts.

L'idée de présenter les pensées de l'I.A. sous forme de quasi ligne de code (accessible hein, on ne parle pas de java ou de C++ heureusement !) est une très bonne idée, même si la première fois c'est un brin perturbant.

Le hic vient donc bien de la brièveté du texte qui ne permet que de survoler toutes ces notions, et le roman finit de mon point de vue de manière très optimiste, certes, mais aussi très naïve (mais ça doit être parce que je suis cynique).

À lire s'il croise votre chemin toutefois.