J’ai vraiment adoré ce roman. En peu de pages, l’auteur nous donne des faits bruts. Il nous explique comment un garçon, apparemment sans histoires, passionné de boxe, peut basculer dans l’horreur pour sauver sa mère.
Une histoire de vengeance menée tambour battant. On peut avoir l’impression que Tony ne réfléchit pas. Pourtant il a mis sa mère en sécurité avant d’accomplir son destin. Mais il ne partira pas seul. Il fera en sorte que celui-ci qui est responsable n’en sorte pas non plus.
De toutes façons Tony sait que personne ne le regrettera. Peut-être son ami Moussa, mais celui-ci pensera à lui de loin en loin, tout occupé à ses affaires. Peut-être également son entraîneur qui voyait en lui comme un fils et qui était certain de son succès dans le milieu de la boxe.
C’est également l’histoire d’une rédemption pour quelques uns des personnages. L’entraîneur de Tony, car il a perdu son fils alors qu’il ne s’en occupait pas. Moussa, qui, malgré leur vie amplement différente, a toujours considéré Tony comme un ami, car ce dernier ne l’a jamais pris de haut même lorsqu’il l’a battu à la boxe.
Tony s’est toujours senti différent, peu aimé. Sa mère est tout pour lui. Mais elle est plutôt préoccupée par la drogue, avoir des relations sexuelles que de s’occuper de son enfant. Elle tente sûrement d’oublier que cet enfant est né à cause d’une relation avec un gitan. Toutefois, il fera tout pour sa mère. Il la défendra, il la mettra à l’abri afin qu’elle puisse tenter de vivre tranquillement. Seul son oncle lui fait bien sentir que sa naissance n’était pas souhaitée et qu’il finira comme son père. Mais cet oncle fait partie de la famille et même s’il connaît ses opinions, on ne touche pas à la famille. Car Tony refuse le mensonge. Il refuse la violence même s’il y est confronté quotidiennement, même s’il va y plonger.
Tony est partagé entre le bien et le mal. Il ne supporte pas les autres. Il préfère rester seul, il n’aime pas qu’on le touche, car il a été continuellement battu dans son enfance par les autres. La boxe va lui permettre de se défendre. Tout comme la moto qui lui permet de réellement décompresser.
L’auteur nous raconte la vie des cités avec ses trafics de drogues, des escaliers fermés par les trafiquants, par ces enfants qui n’ont pratiquement pas d’avenir. Avec Moussa, un jeune adolescent qui aimait l’école et la boxe et qui a vu sa vie changer lorsque son frère a été assassiné, son autre frère en prison. Il a préféré reprendre le marché pour ne pas mourir et il fait peur.
Ah, et le caïd. Il nous ferait presque pleurer quand il raconte sa vie à Tony et la naissance de son frère. Mais non, on sait pourquoi il est là. Il a besoin de quelqu’un pour faire le sale boulot, une personne jeune, non connue des services de police et qui ne dira rien du tout. Mais il se trompe.
Tony, malgré le meurtre, ne veut pas faire de mal. Il tuera certes mais il ne fera pas de mal à un homme qui ne peut pas se défendre. Il préfère bluffer, feinter comme à la boxe.
Un auteur que je ne connaissais pas mais que j’ai réellement apprécié car il maîtrise son histoire, les mots pour décrire les situations et les caractères. Il a été finaliste du Prix SNCF du polar.
Angélita
8
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le 1 mai 2013

Critique lue 240 fois

Angélita

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