Ce livre est un document historique de premier plan puisqu'il s'agit du témoignage d'un homme qui a vécu la seconde guerre mondiale de l'intérieur : en tant que soldat des renseignements militaires américains. Sa petite fille, Caroline Jolivet, s'est entretenue avec son grand père au destin si singulier et a mis par écrit ses paroles. Le livre est par ailleurs agrémenté de très nombreuses illustrations issues des photos d'archive familiales.


On suit Bernard Dargols et sa famille dans l'avant-guerre puis dans la tourmente du conflit. L'entrainement, le débarquement, les premiers combats, la libération pas à pas de la France, les joies, les peurs et les peines du soldat Dargols. On découvre un homme courageux, parfois inconscient, en tout cas déterminé à servir pour sa famille et son pays. On découvre aussi partiellement l'envers du décor de la guerre : tout un pan du renseignement militaire qui n'est pas forcément souvent sous les projecteurs.


J'ai été un peu décontenancé à la lecture d'un passage traitant de la tonte des femmes ayant couché avec l'occupant allemand : j'ai cru comprendre que Bernard Dargols approuvait cette pratique et s'en réjouissait presque. Peut-être ai-je mal compris, mais cela me semble assez raccord avec le personnage qui tout au long de son récit met dans un même sac allemands, nazis, ennemis... pour mieux les détester et les accabler en y allant de son couplet sur la barbarie allemande durant la seconde guerre mondiale. Étant donné le parcours de Bernard Dargols, je comprends d'où viennent son manichéisme et ses leçons de morale dispensées par petites touches tout au long de l'ouvrage, ouvrage se terminant d'ailleurs par une plaidoirie sur l'importance du devoir de mémoire.


Un beau témoignage historique donc, par un acteur direct de la seconde guerre mondiale en France. Le livre n'est pas trop long (+/- 150 pages) et ne laisse pas le temps au lecteur de s'ennuyer. J'ai apprécié le document historique. J'ai moins apprécié la leçon de morale sous-jacente.

YvesMascart
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le 25 mars 2017

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Yves Mascart

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