Sans mauvais jeu de mot, quoi qu’un peu, j’avais lu l’an passé le succulent « Dieu-Denis ou le divin poulet» du même auteur et je dois bien avouer.. que je m’étais régalé ! Résolument iconoclaste, l’auteur poussait le cynisme en donnant à Dieu, l’apparence d’un poulet revenu sur Terre pour faire cesser la souffrance animale.


C’était assez jubilatoire..


« Bienvenue au Paradis » n’est pas que jubilatoire, il bouscule encore plus. Il va plus loin et j’admets encore une fois, qu’Alexis Legayet a frappé fort.


Ce roman n’est pas le tome 2 du Dieu-Denis, mais c’est une suite logique. Nous sommes en 2145 et notre monde a encore évolué. Plus de sacrifice inutile d’animaux, nous sommes à l’ère du véganisme poussé. Un monde sans plus aucune souffrance et dont les humains eux mêmes ont subis des transformations génétiques. Ils n’ont de ce fait, plus aucun besoin de violences pour vivre et exister. Ils créent déjà un petit paradis idéal.


Dan, notre héro, qui n’est ni Poulet ni Yucca (lisez le roman..), va tomber sous le charme d’Alice, une merveilleuse créature aux formes parfaites, rencontrée lors d’un atelier à l’université. Fou d’amour et pris de multiples pulsions sensuelles envers cette magnifique féline rousse, il va chercher un moyen de se faire remarquer. Pourtant peu enclin à la cause végétale, il va devoir rejoindre les rangs de Flower Power, un mouvement extrémiste dont fait partie Alice, qui accuse les végans de monstruosités envers les végétaux en continuant à les consommer.


Une carotte qui crie lorsqu’on la coupe ? Une plante verte en pleine dépression ? Et pourquoi pas ? L’antispécisme poussé à son paroxysme. De plus, des disparitions suspectes de plantes et d’humains commencent à devenir de plus en plus nombreuses et Dan devra prouver son implication au sein de Flower Power en menant l’enquête.


Petit à petit, cette fiction nous embarquera dans une aventure futuriste et loufoque mais terriblement humaine où le pauvre Dan et ses acolytes se retrouveront dans des situations parfois cocasses. Dan, sacré personnage un peu bêta, aveuglé par son attirance sexuelle envers la plantureuse Alice, se mettra face à des dangers pouvant courir à sa perte.. C’est drôle, dérangeant, farfelu..


Alexis Legayet pousse encore les portes de l’irrationnel jusqu’à imaginer une vie éternelle numérique !! merde.. peut-être sommes nous déjà passés à l’intelligence artificielle et que ce blog est tenu par un robot ? soit..


Dans ce roman, vous flirtez avec réflexions philosophiques et génétiques. Pas d’effet moralisateur ni de théorie du complot mais un ton employé qui se veut léger, sous couvert de fable humoristique. Tout reste résolument pertinent, le message passe, les esprits s’ouvrent, on (dé)culpabilise, se remet en question, on se positionne aussi et on continue d’évoluer.


C’est en cela que l’humanité change et les avancées technologiques prouvent d’années en années, que d’ancienness théories n’étaient pas toujours utopiques. Aujourd’hui, jusqu’où irions nous pour nous sauver, sauver les animaux, les plantes.. nous rendre immortels, connaître la sérénité absolue et éternelle afin de créer notre paradis ?


A une époque où la souffrance animale fait de plus en plus parler d’elle, il est important d’enfoncer le clou et d’aller plus loin. « Bienvenue au paradis », un roman résolument avant-gardiste ?


Merci à l’auteur pour sa plume et ses idées philosophiques qui donnent évidement à réfléchir et que j’ai adoré pour la seconde fois,

FélicieLit_Aussi
10

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Créée

le 12 févr. 2021

Critique lue 41 fois

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