La lecture m'a fait exactement le même effet que le visionnage d'une bonne vieille comédie française :
Un concept intéressant qu'on ne sait pas terminer.
Le premier tome du roman est vraiment très bon. On est pris dans ce mystère et dans cet empilement de chapitres où s'entrecroisent les différents personnages, les différentes époques, et, toujours, cette ville qu'on découvre de plus en plus sombre et hantée. Élément majeur du récit. C'est vraiment très très bien.
L'échiquier a mis 500 pages à se mettre en place, mais il est magnifique, superbe. On a l'eau à la bouche à l'idée de la superbe partie qui va s'y jouer...
Et patatras... Les joueurs s'avèrent minables et la partie d'échec est une purge.
La seconde partie du roman, la résolution de l'histoire, est une longue, très longue suite de scènes d'actions sans intéret littéraire. Non pas qu'il ne se passe rien, il se passe des choses, bien sûr, mais c'est dépourvu (en tout cas, en ce qui me concerne) de profondeur, de souffle... d’intérêt (??).
Je pense que c'est en partie lié à la l'architecture imbriquée du récit, avec une alternance passé-présent, qui va s'accélérant, avec des chapitres de plus en plus courts. Ce qui peut paraitre génial au début, agit comme un boulet au pied très rapidement. En effet, les flashbacks en viennent à casser le rythme de l'aventure principale, puisque, on le sait dès le début, l'aventure de 1958 étant une victoire, chaque avancée dans ce récit interrompt brutalement le fil de l'intrigue de 1985, et désamorce systématiquement tous les points de tensions.
Voilà pour la partie structurelle, mais le problème principal vient surtout de l'histoire en elle-même qui n'est pas intéressante et sa résolution est faiblarde. On a l'impression d'une mèche qui fait long feu..
Et c'est pour ça que j'ai fait le parallèle les comédies françaises. King a conçu une très bonne intrigue, c'est plein d'idées, mais je trouve que ça fini en eau de boudin, que c'est mal exploité.
"Ça" m'a fait penser au "Père Noël est une ordure".