Oh oui ces ballons flottent, nous flottons tous en bas Georgie... Et toi aussi tu va flotter...

King.
Découvert grâce au roman "Carrie", il est certainement reconnu comme LE meilleur auteur de roman à frissons à travers le monde, il a su étonner et donner la chair de poule à plus d'un avec seulement des mots sur des bouts de papier avec pour principales oeuvres "Shining" ou "La ligne verte" et qui continue de surprendre ses lecteurs avec ses derniers romans en date : "Duma Key" et "Dôme".

Bien que je sois mordu de thriller, univers sombres et horrifiques, je dois avouer n'avoir jamais touché à un roman de King et me suis juste contenter de visionner les adaptations cinématographiques de "Ca" et de "La ligne verte" qui sont deux très bons films que je recommande chaudement.
Parenthèse fermée, mon attention se porte aujourd'hui sur le roman de base ("It" en version originale). Je n'ai malheureusement pu me procurer que la première partie de l'oeuvre (très conséquente, environ 1600 pages pour l'intégralité et 800 pour la première partie dont je vais faire la critique).

Une fois passé la longueur, la première chose qui m'a marqué est le style d'écriture qui est à la fois complexe, fascinant mais aussi assez redondant de temps à autre.
Le style est assez soutenu mais ce n'est pas ce qui pose le plus problème. Non la difficulté vient à relier tout les chapitres dans un certain ordre chronologique au vu des nombreux apartés et retours en arrières censés apporter plus de compréhension sur les différents évènements qui se trament autour de nos protagonistes.
Le premier tome est découpé en trois grandes parties séparées par plusieurs intermèdes évoquant les nombreux meurtres ayant lieu en ville. Heureusement, une fois la première partie passée, le tout devient très fluide et facilement compréhensible.

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-Le début du roman est un mélange entre les années 1958 et 1985, les deux dates les plus importantes du roman, et appuient surtout sur l'horreur qu'on vécu nos héros durant leur enfance en 58 mais sans être expliqué exactement. Résultat ? On s'ennui dans cette première partie et les nombreux états d'âmes des différentes familles de nos héros ne nous intéressent guère... Tout commence lorsque l'écrivain Bill Denbrought reçoit un appel d'un vieil ami qui lui indique seulement : "Ca a recommencé... Tu sais ce que cela signifie ?" Et c'est sur le même principe que les 5 autres personnage seront contactés et obligés de quitter leur compagnon pour repartir affronter l'horreur.


-La deuxième partie est de loin la plus intéressante car elle se déroule presque uniquement durant l'année 1958. Georges Denbrought part jouer dans les rues de la ville de Derry avec un bateau en papier fabriqué par son frère Bill (dit Bill le bègue dû à son problème d'énonciation). On retrouvera alors le cadavre du petit Georgie dans la rue avec un bras entier arraché mais des traits à être mort de peur... En vérité, Georgie est tombé nez-à-nez avec "Ca". Il s'agit d'une créature aux multiples formes selon la peur de celui ou celle qui le rencontre et qui ne peut être vu que par des enfants... Il arbore très souvent l'apparence d'un clown du nom de "Grippe Sou" mais se transformera aussi en loup garou, araignée ou même camarade décédé. Bref, tout est bon pour semer la zizanie dans l'esprit de ses opposants... Qui ne sont qu'au nombre de 7 :

-Bill Denbrought (dit Bille le bègue) : C'est le petit chef du groupe. Malgré son problème de bégaiement, beaucoup l'écoutent et il a prend souvent les bonnes décisions. Il décidera de venger la mort de Georgie en tuant "Ca" plus que tout au monde ce qui lui donne un côté assez sombre. Quand on le retrouvera en 1985, il sera devenu un grand écrivain de romans d'horreurs ou de thriller (clin d'oeil à King ?). "Ca" se présente devant lui comme un clown.
-Ben Hanscom : Le petit gros du groupe et surnommé "Meule de foin" par Richie. Il est souvent la cible de moqueries de la part des autres enfants et sympathisera avec Bill et Eddie en échappant à de jeunes voyous de son école. Adultes, il est devenu un grand architecte (le plus jeune prometteur au monde) grâce au studio de la BBC dont il a dirigé la construction. Il voue un amour sans précédent envers Beverly étant enfant. Il voit "Ca" comme un clown ou un vampire.
-Eddie Kaspbrak : Petit garçon traînant souvent avec Bill, il est très sensible et asthmatique. Il voit "Ca" comme un clown dans une photo de Georges Denbrought en compagnie de Bill, en loup garou en compagnie de Richie et en lépreux.
-Richie Tozier : Surnommé "Grande gueule" pour sa tendance à toujours l'ouvrir pour plaisanter, il aime imiter les voix d'acteurs de films et en fera même une partie de son métier à la radio. Il voit "Ca" comme une statue animée et un loup garou.
-Beverly Marsh (dit Bev') : Seule fille du groupe et forte tête, sa situation familiale est très délicate car son père ne cesse de la battre au moindre écart de comportement ce qui amène la jeune fille à avoir des idées de meurtres de temps à autres. Elle a découvert l'existence de l'horreur alors que sa salle de bain s'est mise à saigner de par le lavabo sans que ses parents ne se rendent compte de rien. Elle voit "Ca" comme une petite vieille ou comme son père.
-Stan Uris : Le petit juif du groupe et celui qui croit le moins à l'existence de "Ca". On ne sait que très peu de choses à son sujet si ce n'est qu'il se suicidera en apprenant le retour de l'horreur.
-Mike Hanlon : Dernier à rejoindre le "club des ratés", il est le seul noir du groupe et sera le seul à rester à Derry jusqu'en 1985 afin de faire des recherches sur "Ca", d'espionner ses activités et de faire respecter le serment du groupe de revenir sur place pour réaffronter le monstre.

-La troisième partie se déroule en 85 alors que tout le groupe est maintenant adulte. L'horreur est de retour et Mike se charge de réunir tout le monde pour en finir avec "Ca" une bonne fois pour toutes.

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Ce qui fait la force de l'horreur dans ce livre est la force et l'omniprésence des descriptions y compris lors de scènes sanglantes. Chaque petite goutte de sang est décrite minutieusement afin de bien pouvoir imaginer la scène.
Le meilleur atout de l'oeuvre reste sans aucun doute ses personnages si vivants et aux personnalités si différentes même si la palme de l'originalité revient évidemment à "Ca". Rien que le nom surprend car on ne nomme pas l'horreur. De plus, le monstre ne fait pas qu'apparaître pour tuer des gens, il intervient aussi différemment comme en faisant couler du sang dans la salle de bain de la jeune Beverly ou en apparaissant sur de vieilles photos dans l'album du petit Georgie.
Les états d'esprit de nos héros sont souvent rapportés afin de mieux évaluer leur état mental après chaque apparition morbide de l'ingénieux monstre qui fera tout pour faire flancher les jeunes enfants en allant jusqu'à utiliser l'apparence de leurs proches tués par ses propres mains.
Certains se diront : "Mais pourquoi la police ne fait-elle rien ?" Jeunes incrédules... "Ca" existe depuis l'aube des temps et a élu domicile dans la ville de Derry allant jusqu'à contrôler la presse ou la vision des adultes afin de pouvoir continuer ses séries de meurtres sans être dérangé par d'éventuels gêneurs ce qui représente un énorme désavantage pour le "club des ratés" qui ne peut compter que sur ses membres...

Petit bémol pour ce premier tome : La fin. On dirait que l'on a coupé l'oeuvre en plein milieu car on ne pouvait pas y mettre plus de pages et on reste énormément sur notre faim mais qu'importe, le deuxième tome est évidemment obligatoire mais je n'en ferai aucune critique.

L'adaptation est aussi sympathique à regarder (surtout pour se faire un idée de ce à quoi ressemble "Ca" et les enfants) mais tire un trait sur beaucoup d'évènements horrifiques présents dans le livre qui sont pourtant de purs moments de frisson.

Je recommande ce livre à ceux qui recherchent un vrai roman d'épouvante ou morbide. Je préviens cependant qu'il faille peut être s'accrocher au début pour pouvoir vraiment prendre du plaisir par la suite.
Silent-heal
8
Écrit par

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le 1 août 2011

Critique lue 609 fois

Silent-heal

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