Une très longue mélancolie.
Canada !
Un livre très prometteur, une quatrième de couverture qui promet de la mélancolie, des rebondissements palpitants et surtout un voyage initiatique qui saura toucher l'adolescent qui sommeille en nous.
Mais voilà, la réalité est bien différente.
Tout d'abord, Canada est un livre qui met 250 pages à démarrer.
Alors certes, ces 250 pages, comme à l'image de tout le roman, sont tintées de mélancolie et plus particulièrement dans cette description d'une famille dont la structure systémique est dysfonctionnelle.
Mais fallait-il mettre autant de longueurs dans ce livre ? Ne sommes-nous pas en droit d'attendre plus de procédés littéraires que des longueurs afin de retranscrire la mélancolie ? En particulier d'un livre qui a reçu le Prix Femina ?
Certains ouvrages sont parsemées de longueurs, mais qui sont nécessaires et qui font finalement vivre le roman. Ici nous passons 400 pages à attendre, supportant cette lenteur qui laissait pourtant présager des rebondissements qui finalement ne viennent jamais.
Pourtant, ce livre aborde des thèmes très intéressants, notamment le passage trop brutal à l'âge adulte d'un adolescent livré à lui même. Où sont les questions existentielles du jeune Dell ? Où sont les questions sur la sexualité ? Ses aspirations ? Certes, l'admiration ressentie pour le Gérant du bar est un élément permettant la maturation d'une personnalité, mais encore une fois, doit-on se limiter à une seule caractéristique pour balayer un sujet aussi large ?
Cependant, il serait malhonnête de ne pas reconnaitre que ce livre a son intérêt, notamment l'épilogue, qui nous fait part d'une réflexion sur les liens fraternels.
Richard Ford apparait ainsi comme un auteur littéraire qui semble avoir un grand potentiel de part les thèmes qu'il balaye dans son ouvrage, malheureusement la mauvaise exploitation de ces derniers fait l'effet d'un pétard mouillé.
Dommage.