J'ai lu "Candide" de Voltaire ...
En entier, de mon plein gré, plus de 30 ans après qu'un professeur de français m'ait obligé à en lire quelques extraits !
La forme du conte philosophique est un peu déconcertante, pour le lecteur de romans modernes. Ici, les chapitres s'enchaînent, brefs, denses et c'est une accumulation de péripéties improbables.
Par contre, le style est au rendez-vous : ironique, caustique ; on se délecte de bons mots, de tournures spirituelles et vachardes.
Voyez comment il "taille un costard" aux critiques littéraires, en les baptisant "folliculaires" :
" - C'est un mal vivant, ..., qui gagne sa vie à dire du mal de toutes les pièces et de tous les livres ; il hait quiconque réussit, comme les eunuques haïssent les jouissants : c'est un de ces serpents de la littérature qui se nourrissent de fange et de venin ; c'est un folliculaire.
- Qu'appelez-vous folliculaire ? dit Candide
- C'est, dit l'abbé, un faiseur de feuilles..."