Cela fait trois jours que je tourne autour de l'ordinateur sans oser me lancer dans la rédaction de cette critique mais, courage, je me suis engagée à lire ce roman et à partager mon avis de lectrice. Je remercie l'éditeur de sa confiance et c'est pour me montrer à la hauteur de cette confiance que je lui livre ma critique, bien qu'elle soit très négative. Mon tort n'a pas été de participer à cette opération Masse Critique, non, mon tort a été de ne pas être allée consulter la fiche de l'auteur avant d'accepter de recevoir le dernier roman de Karine Lebert.


Son dernier roman... J'ai été très étonnée de découvrir qu'elle en avait déjà écrit quelques uns avant celui-ci dont le style m'a semblé si maladroit et si peu attachant que j'ai d'abord pensé qu'il s'agissait d'une première oeuvre. J'ai longtemps cherché le terme qui pouvait le mieux définir ce que j'ai ressenti à la lecture de "Ce que Fanny veut..." et force est de constater que je n'en trouve pas d'aussi juste que "illisible".


Pour commencer, ce roman n'a pas d'identité, ou plutôt il en a plusieurs, ce qui revient à n'en avoir aucune en propre. J'ai cru relire, mêlés sans harmonie, des réminiscences de "Nana" de Zola, de "Catherine Courage" de Duquesne, des "Mystères de Paris" de Sue, sur fond de décors tout droit sortis du "Moulin Rouge" de Baz Luhrmann.


La plume de Karine Lebert m'a semblé terriblement manquer de charme et de personnalité ; elle handicape la lecture par d'incessants changements de rythme et d'espace temporel. Les dialogues sont sans relief ni saveur ; le style m'a, d'une façon générale, fait penser aux Harlequins "historiques" que je lisais adolescente. Au départ, mon intérêt s'est un peu raccroché à l'histoire d'Abigaëlle, la mère de Fanny, mais ce fut un feu de paille sur sol humide, poussif et vite éteint.


Contrairement à d'autres lecteurs, le fait que Fanny, l'héroïne principale (?), soit antipathique ne m'a pas dérangée, j'ai une certaine affection pour les femmes déterminées et qui n'ont, pour sortir de leur condition, que les ressources de leur tempérament. Ce qui m'a par contre définitivement lassée, ce sont les incohérences du personnage avec son environnement, ses interlocuteurs et parfois même ses propres ambitions.


Inutile que je m'étende davantage. Je le déplore mais cette rencontre littéraire fut un rendez-vous manqué et ma sincérité m'empêche de le dissimuler. A mon sens, ce roman, bien que basé sur une excellente thématique, souffre dans son traitement de bâclages sporadiques, d'une écriture irrégulière voire de défauts dans la documentation de l'auteur (cf. page 87, le coup du manque de vitamine D diagnostiqué par le Dr Destel (nous sommes dans la dernière décennie du XIXème siècle), j'ai bien cru m'étouffer). L'ensemble des rapports entre les protagonistes est aussi superficiel que peu crédible et si on ressort de cette lecture avec l'impression d'en savoir plus sur Paris et Montmartre, ce n'est qu'une bien maigre consolation qu'un peu de poésie aurait suffi à rendre réconfortante.

Gwen21
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le 3 mai 2015

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