La seule chose qui tienne en haleine dans ce livre est de retrouver le personnage de Lisbeth Salander, ce que l'auteur tient au début. Cependant, l'écriture de David Lagercrantz n'est pas à la hauteur de celle de Stieg Larsson, qui fondait ses récits de façon réaliste avec une imagination débordante sur le passé trouble de l'héroïne, que David Lagrecrantz semble reprendre à son compte assez librement.


La suite de David Lagercrantz tend à nous faire croire qu'il aurait fait passer Lisbeth Salander au premier plan dans l'histoire, alors que c'est Stieg Larsson qui dès le premier tome centre l'intrigue sur la singularité et la complexité du personnage de Lisbeth, puis au fil des tomes, montre que c'est la véritable héroïne de l'histoire et, que Blomkvist en est tantôt le narrateur, l'observateur et à d'autres moments, le partenaire.


La sortie de ce tome a fait scandale, devant le combat de la veuve de Stieg Larsson, Eva Gabrielsson, qui souhaitait respecter les volontés de l'auteur et qui trouva incongru que David Lagercrantz soit choisit pour être l'auteur d'une suite aux Millenium. Outre le fait qu'elle aurait été en possession de l'ébauche d'une suite au troisième tome de Millenium, il peut être compréhensible qu'elle n'est pas voulu que cet auteur en prenne possession, d'autant plus qu'elle y a vu une histoire d'argent. Pour comprendre, il faut savoir que Stieg Larsson était un homme de gauche, tendance presque anarchiste, qui combattait les mouvements d’extrême droite et journaliste dans une revue trimestrielle de critique sociale, Expo, qu'il a créé. Cela ressemble étrangement au personnage de Mikael Blomkvist, alors que David Lagercrantz est issu de famille aisée et a été journaliste pour Volvo ou encore Expressen, journal de droite, et même si il se dit de gauche, on a quelques doutes. Il est surtout un auteur un grand succès et la suite de Millenium a été une commande qui lui a été faites. Même si sa plume reste intéressante, elle n'égale pas celle de Larsson.


La soeur jumelle de Lisbeth était une idée originale de Stieg Larsson, dont il parle dès le premier tome, mais développe peu le personnage. On sait juste qu'elles se détestaient et avaient été séparées dès l'enfance (vers l'âge de 10 ans), l'une en hopital psychiatrique (Lisbeth) et Camilla dans une famille d'accueil. On a du mal à croire que Larsson aurait fait du personnage de Camilla un être sans scrupule, prête à tout pour tuer sa soeur. Ce qu'a pu en faire David Lagercrantz reste assez nauséeux et donne l'impression qu'il a pris comme modèle le frère de Lisbeth, "bras droit" de leur père.


Si vous voulez vous faire une réelle idée des personnages et de l'histoire, commencez par lire les trois premiers tomes de Larsson.

CoMafalda
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le 22 oct. 2019

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CoMafalda

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