Ce résumé se veut être totalement objectif et sans parti pris. Il démontrera la force de ce livre

« Si les abattoirs avaient des murs en verre, tout le monde serait végétarien » - Paul Mac Carthenay. Voici comment résumer la puissance de portée de l’essai d’Hugo Clément en une citation.


A travers ce livre, Hugo Clément va exposer les différents aspects de la consommation de viande, sur un ton non-moralisateur mais au comment alarmiste.


Les premiers chapitres entrent dans un processus de crédibilisation de la démarche. Les animaux que nous avons dans notre assiette sont en premier lieu des êtres sensibles possédant des capacités métacognitives complexes (comme celle de l’apprentissage). Malgré l’anthropodéni actuel de certains ethologues, et à l’aide de nombreuses expériences rapportées dans cet essai, il convient de dire que les bêtes éprouvent des émotions (comme l’empathie).


La suite du livre met l’accent sur les conditions de vie piteuse qu’offrent les « usines de la mort » à nos animaux. La plupart des abattoirs seraient guidés par une doctrine capitaliste avide et aveugle, au rythme d’une cruauté qui dépasse l’entendement. Si l’éthique était une personne elle serait morte sur le pallier de l’usine. 
À titre d’exemple, un poulet qui vit commodément meurt à 10 ans, une escalope est généralement envoyer à l’abattoir à son 40 jours d’existence (et atteignent généralement 4 kilos). Mais les animaux sont loin d’être les seuls tributaires de la situation. Allégoriquement le livre nous propose cette vision implicite « t’es fossoyeur, tu te mets à coté d’un champ de bataille. T’es Kiné, tu te mets à coté d’un abattoir ». De manière plus explicite, les conditions de travail sont déplorables. 


Et côté mer alors qu’en est-il ? Le tableau dressé est on ne peut plus sombre. La biomasse maritime souffre, la résilience des océans dépeuplés face au réchauffement climatique baisse. On estime qu’entre 1000 et 2500 milliards ( 31 000 à 80 000 par seconde) de poissons sont tués chaque année. Dire que l’idéologie capitaliste impacte les ressources halieutiques et l’aquaculture serait une litote, telle son influence est importante. Si la conscience du désastre des écosystèmes est collective, le libéral, lui, ferme les yeux. Selon l’UE, 88% des stocks mondiaux sont surexploités, en outre, de manière absurde « une partie des poissons pêchés est ensuite transformée en farine pour nourrir les poissons d’élevage (…) pour produire 1 kg de farine de poisson, il faut 4 kg d’animaux ». Des poissons d’élevage venant à 89% d’Asie et oui … .


Arrivé au chapitre 8 le doute s’installe, mais dans un monde où il existe encore 45 millions d’esclaves (« moderne »), à quoi bon se soucier du sort de quelques jambonneaux. Le problème est qu’en mangeant de la viande, le serpent se mord la queue. Pardonnez l’allitération, mais les Hommes arrivent à leur propre fin. De par les déjections de bêtes gavées aux antibio, les sols deviennent pollués amenant pluies acides ou autres algues vertes. De plus, 20 % de la surface agricole actuellement utilisée par l’élevage suffirait à nourrir l’humanité. Quand on sait que 1 personne sur 9 souffre de famine dans le monde, ce n'est pas hyper glorieux. On assiste impuissant à un petit cercle vicieux auquel chaque Homme apporte sa petite touche perverse. 


Et pourtant, l’homme est omnivore, il a le choix, entre la viande et les végétaux. Dans un monde végétarien, les humains seraient globalement en meilleure santé (moins d’obésité, …), 973 milliards d’euros pourraient être non dépensés en frais de santé (3% du PIB), 28 000 milliards de dollars économisés en décès évités (12%) et 511 milliards de dollars préservés par réduction d’émission de CO2. Comme le dit l’auteur, « le pouvoir est dans notre assiette ».


Quelques chiffres intéressants qui ressortent des nombreuses enquêtes publiées dans le livre.



  • L’élevage c’est 14,5% du CO2 émit, le transport 14%

  • 70 % de la surface agricole est destinée à l’industrie de la viande et des produits laitiers.

  • Un terrain de foot est détruit chaque seconde et 63 % de la déforestation de l’Amazonie est imputable à l’élevage bovin.

  • La déforestation a causé la disparition de 60 % des espèces

  • 1 kg de viande bovine nécessite15 000 litres d’eau.

  • 1 kg de protéine animale nécessite 7 à 12 kg de viande

  • Seule 20 % de la surface agricole actuellement utilisée par l’élevage suffirait à nourrir l’humanité.

  • Une charolaise de 740 kg donne 269 kilo de viande.

  • Le bycatch, 35% des poissons sont rejetés morts ou agonisants à la mer. Et 86% des poissons proviennent de la surpêche. 1 % des navires pêches 50 % des poissons (influence massive des très très gros chalutiers et victoire de la pêche non-sélective)

  • Les animaux sont sans exceptions bourrés d’antibiotiques, 70% des antibio sont destinés aux animaux.

  • Aujourd’hui une vache produit 12 000 litres de lait contre 2000 en 1960.

  • Un bovin adulte peut souffrir entre 35 secondes et 11 minutes après égorgement selon le ministère de l’agriculture.

  • L’abattage d’animaux en gestation est autorisé .

Agro59
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le 16 mai 2020

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