Entre les déboires sentimentaux, la recherche d'emploi compliquée et l'alcool où se noie son narrateur, on pourrait s'attendre à ce que Pierre Noirclerc nous délivre ici un livre1 franchement déprimant et pourtant, il n'en est rien.

Notre auteur s'en tire en effet habilement par le cynisme qu'il distille dans les courts chapitres (2 à 7 pages) qui constituent son ouvrage.

Ce livre, très contemporain de par son style et les problèmes de société qu'il évoque (Internet et la crise de notre siècle – à commencer par la « pénurie » d'emploi – prennent ici une grande place) m'a interpellée çà et là par les justes réflexions qu'il soulève...

Pierre Noirclerc fait non sans dérision le procès du paraître/des faux semblants, de la déshumanisation de la société, etc. Son personnage est réaliste, distant (désabusé?) et ne manque jamais de mordant (humour noir... parfois criard) pour appréhender le monde qui l'entoure.

Je suis rentrée dans ce livre avec rapidité et facilité (Noirclerc use d'un style proche du langage oral que j'ai trouvé plutôt efficace) mais j'ai déploré deux-trois petites choses : le nihilisme et l'aigreur constante (fatigants à la longue), l'absence d'espérance (même dans les dernières pages, abruptement dures même si chargées d'une mélancolique amertume assez poétique, en fin de compte), le manque d'ambition qui caractérise le narrateur (comme une envie de le secouer comme un prunier, par moments !) et la crudité de certains passages (impossible de les lire sans piquer un fard dans les transports en commun !).

En définitive, une lecture agréable entrecoupée de sourires amusés, plusieurs réflexions pertinentes reflétant avec justesse la mentalité de notre société actuelle, mais pas un coup de cœur en ce qui me concerne !
Reka
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le 8 janv. 2012

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