Deadline - Feed, tome 2 par GirlNumberTwo

Bon ce livre ça va faire bien 5/6 ans qu'une personne me l'a prêté sans que j'arrive à y retourner. Chaque jour j'ai l'envie de reprendre contact pour lui rendre mais j'ai l'angoisse qu'on soit amenés à discuter. J'avais lu le premier tome directement mais il m'a laissé une très mauvaise impression. Des mômes qui se la pètent en faisant les sangs chauds face à des zombies. Tout ça sur fond de pseudo verve journalistique pour décrire des émos sur Skyrock.
Bref, mon absurde jusq'au-boutisme ne m'a pas fait vendre/donner/jeter les deux derniers tomes de la trilogie. J'ai attendu le moment and THIS IS THE MOMENT THE ONE GREATEST MOMENT

Alors même si en écrivant le paragraphe du dessus je constate que l'impression reste la même à la lecture de ce 2ème tome Deadline, je dois admettre avoir trouvé des points positifs qui m'ont fait revenir au livre et même pire, m'ont DONNE ENVIE de revenir au livre à chaque fois.
Ca se lit vite, c'est rythmé même si en synthétisant les grosses actions j'ai moi-même du mal à caractériser cette appréciation. Je suis dedans, je ressens ce plaisir de lecture adolescente et d'entrée dans un monde à part.
Dans ce deuxième tome, Shaun est hanté dans sa tête par sa soeur avec qui il communique depuis sa mort à la fin du tome 1 et punaise c'est plutôt bien géré. Pas présent à l'excès, pas omniprésent. Elle ponctue des réflexions internes ce qui reste de l'ordre de l'acceptable dans la mesure on a tous ce genre de voix dans sa tête qui réagit à ce qu'on fait et nous sermonne. Donc on a évité la tartine de 50 cm d'épaisseur de confiture.

Bref au final j'ai que ça de positif à relever particulièrement et ça a dû suffir à me faire rester.
Maintenant que j'ai pu rafraîchir ma mémoire je peux détailler les points qui continuent de m'agacer :

• Shaun, quelle prétention, quelle fausse virilité à faire le sanguin. Putain j'ai calculé il est censé avoir environ 25 ans et on dirait un môme de 15 ans content secrètement d'avoir enduré tout un tas de trucs dark pour pouvoir être méprisant, sarcastique avec les gens "moins armés émotionnellement et intellectuellement". Avec tous ses vieux chiens de la casse de collègues qui eux aussi doivent constamment faire les oufs qui peuvent blaguer en envisageant de tuer une doctoresse paniquée par cet humour si tranchant dont elle n'avait pas l'habitude dans son laboratoire éthéré (j'utilise ce mot au pif) ;




• Alors là le point qui me fait rire jaune. Passe encore les citations de leurs blogs respectifs en début de chapitre qui font grave pitié. C'est un style, je les pardonne. C'est encore une fois l'occasion de constater leurs détresses de préados trop rebelles mais j'ai accepté car c'est inclut dans le récit. MAIS QUAND j'ai réalisé que le début des grandes parties découpant le livre avaient des citations dont la présentation étant celle de n'importe quelle citation de n'importe quel livre... citait ses personnages... pour dire... "Parfois on a besoin de mensonges pour rester en vie. - Shaun Mason" ou encore "La vie ne vaut la peine d'être vécue qu'au risque de la perdre. Je n'ai aucun regret. - Dave Novakowski" ou encore mieux "Putain. On va tout faire péter. - Shaun Mason" ou encore "Je crois en la vérité. Je crois en l'information. Et je crois en Shaun. Tout le reste est en option. - Georgia Mason"... Pensera qui voudra ce qu'il voudra ;




• Détail, j'ai l'impression dans ce livre que les zombies ont tellement décimé le monde qu'il y a assez peu de personnes pour que tout le monde soit "fils/fille de" ;




• Le plus dérangeant dans un livre complotiste c'est les évidences dès le départ. Une fille de laboratoire arrive et te dit "toute mon équipe de chercheur a été décimée parce que nos recherches dérangeaient en très haut lieu. Ils sont après moi et veulent me tuer, mon chef m'a aidée à m'échapper et venir jusqu'à vous." et ensuite vous vous faites bombardés de zombies.
  Je sais pas moi je me dis, si elle était en danger, pourquoi le supérieur qui est au courant des recherches et censé être partisan reste là-bas et est pas inquiété pour lui-même ? Réponse, parce qu'il fait partie de ton complot et que son seul avantage à planifier son évasion vers vous était de suivre ses mouvements pour savoir où vous étiez et tous vous tuer d'un coup. Basta, pas besoin d'attendre 600 pages pour en arriver là.




• Et enfin tout le système de journalistes fait pitié. Il y a une nouvelle organisation, de nouveaux concepts qui ont voulu être explorés de ce côté et je salue cette prise d'initiative mais quel est le concept de journalistes qui tiennent en parallèle un blog où ils pleurent leurs mères ? Ca m'agace même si c'est réaliste dans le sens où on sent même à notre époque et dans des endroits censés être journalistiquement irréprochables toutes leurs personnalités et donc leurs avis et partis-pris qu'ils n'assument pas.
  Plus les pseudos-castes... Bardes pour les poètes, je pense que même avec la fin du monde on s'en foutra toujours autant de la poésie. Et les Irwins pour les casse-cous qui vont faire des images d'eux tuant des cerfs-zombies... A aucun moment ces deux castes n'ont été mises en valeur en termes d'apports journalistiques d'informations, de contextes. C'est du divertissement.
  Ca n'a tellement pas de sens que du coup ça m'a perdu, c'est l'histoire de journalistes ou de bloggeur in fine ? Vraiment je me suis dit qu'il y avait peut-être une erreur de traduction auquel cas je pardonnerais beaucoup de mes remarques en mettant ça sur le compte d'un parti-pris

Beaucoup de choses qui m'agacent mais je commence à avoir l'impression que c'est ce qui me fait vivre et donc que c'est en partie pour ça que j'ai pu apprécier.