Débâcle est un livre qui a eu un retentissement assez important en Flandre et ensuite en Belgique entière. D'une part il est assez rare qu'une belge, néerlandophone, parvienne à percer dans son pays dans sa langue natale et d'autre part, il est encore plus rare que le bouquin parvienne à se faire traduire en français pour être lu dans la partie francophone du pays avant même d'avoir le droit de s'exporter.
Alors, oui, il y a un potentiel vraiment intéressant chez Lize Spit qui construit son roman un peu de la même manière qu'un film à suspense. Ensuite, il y a clairement une qualité dans l'écriture car le roman se lit véritablement facilement et il est assez rythmé. L'oeuvre se veut également construite sur plusieurs niveaux : la trame principale autour de ce fameux été qui changera tout, la trame familiale autour de l'héroïne et la trame autour de la vengeance.
L'autrice parvient à nous plonger dans un milieu familial très particulier et dans un village rural qui l'est tout autant. L'ambiance est particulière et nous plonge à travers ce hameau fictif dans un univers assez fermé et reclus sur lui-même, où les non-dits sont nombreux.
Le gros souci, c'est que Spit s'enferme dans sa construction narrative et le récit finit par ne plus avancer. Il faut attendre 200 pages qui nous paraissent assez inutiles pour enfin voir le dénouement de chaque chose et avec un sentiment d'amère déception car j'en suis arrivé à la conclusion d'un tout ça pour ça.
Alors, c'est un premier roman et on ne peut encore une fois nier un certain talent. Mais ce joyau brut doit encore être poli.