J'ai acheté ce livre sans vraiment trop savoir à quoi m'attendre.
L'histoire est racontée au travers du journal de bord tenu par Charlie Gordon, un trentenaire attardé et conscient de son retard mental. Souhaitant devenir plus intelligent, il devient le cobaye d'une expérience menée par deux scientifiques suite à la "réussite" de la même opération sur Algernon, une souris blanche.
Le style direct utilisé par Daniel Keyes dans ce roman permet au lecteur de ressentir toutes les émotions vécues par Charlie avant et après l'opération et de suivre au plus près les interrogations et les découvertes de ce dernier au fur et à mesure de sa transformation.
Charlie commence peu à peu à se rendre compte que ses "amis" n'en étaient pas, que les "savants" à l'origine de son opération n'étaient en réalité que des hommes normaux dont la connaissance se limitait à leur champ d'étude, Charlie devient amer, désabusé, presque nostalgique et se rend compte qu'il reste marginal. Trop intelligent, ou pas assez, dans ce roman, Daniel Keyes montre combien l'éducation creuse un fossé entre les hommes et combien l'intelligence et son contraire conduisent à l'incompréhension et au rejet.
Dans l'édition augmentée, où s'ajoute au romain un essai autobiographique de Daniel Keyes, on peut suivre le cheminement de l'auteur dans la construction puis la rédaction de cette histoire jusqu'à son aboutissement : la parution de "Des fleurs pour Algernon" et l'obtention du prix Hugo de la meilleure nouvelle courte, remporté en 1960.
Pour faire court, j'ai adoré.