N'oublié pas sil vous plai les fleurs pour Algernon.

Ouais, bon, j'ai mis sept, et pas plus parce que je suis déçue par ce livre, parce qu'il est loin d'être mauvais mais il me semble qu'on pouvait en attendre bien plus. Qu'il finit avec de très bonnes choses mais aussi un potentiel qui n'a pas vraiment exploité, et des idées qu'on aurait pu un peu plus développer, sans doute.

L'idée de base, en soit, est très basique. Une nouvelle solution trouvée pour augmenter l'intelligence de l'homme, et un essai pour voir si le remède pourrait marcher effectivement. Rien qu'en voyant le résumé, on peut deviner que le livre ne tourne pas autour d'une intrigue originale, et ne vise d'ailleurs pas ce but. D'ailleurs, la fin est totalement prévisible et même amenée un peu trop lentement. Il me semble que l'auteur a essayé d'être le plus simple possible dans les faits, dans la manière de présenter les choses et les recherches scientifiques (il ne faut pas oublier non plus que ce livre a été écrit il y a plus de quarante ans, sans les progrès technologiques quoi sont les notre maintenant) déjà d'une part pour ne pas faire une histoire trop scientifique qui mériterait des recherches et pourrait être contestée dans le futur (on en sait finalement bien trop peu sur le moyen utilisé pour rendre Charlie intelligent); d'autre part afin de viser à simplifier l'intrigue, ceci pour pouvoir mieux la centrer autour d'une narrateur (objectif complété par une narration internet et en forme de ''journal intime''), et aussi créer une sorte de sollicitude autour du narrateur : puisque quelques fois on se retrouve plongé dans le flou total vis-à-vis de l'expérience et de ce qui va se passer ensuite, on peut en déduire, impliceuitemlent, que c'est la même chose pour lui, et que l'on ne fait, finalement, que se retrouver dans le même brouillard que lui ; mais là, je pars déjà dans de l'analyse purement théorique dont tout le monde se fiche.

Il me semble qu'il y a dans ce livre, comme dans tous les autres récits en général d'ailleurs, des pistes bien exploitées et d'autres dont on peut regretter un manque de développement. Dur de les démêler pour cet ouvrage, cependant. La narration utilisée me semble le meilleur exemple pour illustrer ces choses bonnes et ces choses moins bonnes : il y a de nombreux avantages à avoir choisi cette manière en journal intime et ce pronom je, mais aussi des bugs, des espèces de grain de sable qui viennent gâcher la lecture, ma lecture, dans la manière dont la chose est développée. Donc, concernant cette narration, il me semble que l'on peut noter des points forts essentiels : la forme en journal intime, bien qu'un peu facile, est très bonne pour faire passer les émotions du narrateur. L'évolution du narrateur, au niveau de l'intelligence, est plus ou moins bien retranscrite par la forme, et je féliciterais bien l'auteur pour toute la crédibilité qu'il a su donner au personnage lorsqu'il avait un QI bas (peut-être quelques fausse notes dans la manière de disposer des fautes d'orthographes, que parfois on voyait que celles-ci sont trop appuyée ou trop évidences, m'enfin), mais moins pour un QI haut : en effet, son QI 185, bah il est bien joli, mais à part la manière de dire qu'il a un QI élevé, je n'ai rien senti tant qui pouvait me l'indiquer, et ses actes ne me faisaient pas ressentir cette intelligence : j'avais l'impression de lire le journal intime de quelqu'un de normal, donc. Pas vraiment terrible pour quelqu'un qui est censé être deux fois plus intelligent. Également; problème qui passe par la narration : si l'évolution de départ, alors que Charlie était rendu plus intelligente, est bien décrite sans trop d'épanchement, il me semble que l'évolution averse, qui ponctue la fin du livre, est un peu rapide et bâclée, même s'il était prévisible qu'elle soit bâclée - m'enfin, un peu trop, comme si l'auteur voulait absolument finir son livre. Au contraire, il y a parfois un peu de longueur au milieu ou quelques petites choses qui me semblent manquer de développement, des choses un peu plus abstraites, qu'il ressentait au sommet de son intelligence, lorsqu'il allait au cœur du monde. Je suis un peu déçue vis-à-vis de ça, car l'auteur aurait pu, là, faire un vrai développement, mais a redescendu son style au même moment que baissait l'intelligence de son personnage.

Quelques autres points, en vrac. Histoire un peu trop ficelée, et les ficelles sont sans doute un peu trop visibles, trop tirées pour nous émouvoir, mais bien émouvante tout de même. Belle chute, pas inattendue, mais la dernière phrase, dans sa manière dont elle est formulée, est sublime. Personnages et passé un peu stéréotypés sur les bords parfois, et le personnage en devenait banal par moment. Sinon, mon esprit aussi n'a pas vraiment aimé la dualité homme intelligent / émotionnellement adolescent. C'est une dualité qu'il me semble que l'on retrouve tout au long du livre, au fil de ses réflexion, et malgré le fait que ce soit l'homme le plus intelligent du monde, il me semble souvent que, en plus de ne pas sentir son intelligence, son auteur avait décrit ses sentiments à la manière dont il écrirait ceux d'un adolescent déboussolé par son monde, le tout pour nous faire un peu plus rentrer dans sa peau et dans ses émotions. Bonne intention, louable en soit, mais au bout de deux cent pages, c'est gonflant, et on aimerait bien que Charlie grandisse un peu. Soit un peu plus épais, parfois, il redevenait trop plat.

Donc voilà. Tout ça pour dire que ce n'est pas un mauvais livre, loin s'en faut, mais qu'il y aurait tout de même des pistes qui auraient été très intéressantes si elles avaient été développé, et, si je recommande cette lecture, il n'en reste pas loin que je suis déçue par certains points qui auraient pu être améliorés… A lire une fois dans sa vie quand on a le temps, mais sans doute pas inoubliable.
Shalynia
7
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Lus en 2012 et Pour déchiantiser mes éclaireurs, rien de mieux que de leur cirer les bottes.

Créée

le 17 sept. 2012

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Shalynia

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