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Des milliers d'années
Fiche technique
Auteurs :
G. Angioni, Giulio AngioniGenre : RomanDate de publication (pays d'origine) : Parution France : septembre 2008Éditeur :
Éditions du RevifISBN : 9782952596084Résumé · Des milliers d'annéesCe roman de Giulio Angioni fait parcourir au lecteur l'histoire de la Sardaigne à travers une vingtaine de personnages issus de divers siècles ou générations. Chacun raconte des épisodes marquants de sa vie, qui font revivre toute une époque, avec une force d'évocation propre à nous plonger comme par magie dans leur univers disparu. Tragiques, pathétiques ou cocasses, leurs destinées se conjuguent pour former un récit qui touche à l'universel en explorant les singularités de l'île et de ses habitants.Le style de l'auteur, à la fois riche et épuré, confère aux chapitres de son roman une beauté de poème en prose, dont les images s'entrelacent d'une manière d'autant plus surprenante que la structure narrative qui les unit est subtile et inédite. Giulio Angioni, né en 1939, enseigne l'anthropologie culturelle à l'Université de Cagliari. Il est l'auteur de nombreux romans et essais. Des milliers d'années est son premier livre traduit en français.Extrait du livre :Les ombres de Gonnai Je me rappelle très bien comment j'ai découvert que j'avais une ombre.Papa me tenait par la main en la serrant bien fort, là où le mur neuf du nuraghe fait angle avec le vent de la mer.Papa était déjà rentré de la première guerre contre les Rouges de la Mer, ceux qu'on m'a aussi appris à appeler les Gens, les Puniques, les Gens Rouges ou simplement Ceux-là, le vomi de la mer, le mal des fonds obscurs.Je ne me rappelle pas le jour où papa est parti pour la guerre contre les Gens Rouges, mais on m'a raconté que je refusais de lui dire au revoir. Je n'ai pas accepté ses baisers, je n'ai pas voulu le saluer des mains, les grands me les attrapaient et les agitaient à ma place. Papa en a eu de la peine, m'a-t-on dit. Et après, quand il est rentré pour quelques jours, habillé en soldat, je me souviens que ses yeux riaient, mais moi, j'ai couru me cacher derrière maman, pour le regarder à la dérobée : je l'ai étudié de loin et de près, cet intrus. Puis j'ai fait sous moi et

