Donc c'est non
5.1
Donc c'est non

livre de Henri Michaux (2016)

J'avais en ouvrant ce livre une certaine attente quant à son contenu : qu'il comporte par touches et fragments successifs une forme d'explicitation des raisons pour lesquelles un poète tel qu'Henri Michaux développa ce silence par rapport aux médias.
Le nombre de lettres dans lesquelles se trouvent quelques éléments doit s'élever à une dizaine, qui ne comprennent qu'une ou deux phrases éventuellement intéressantes ; le reste des lettres juxtaposent des refus qu'on sent catégoriques, agacés, dégoûtés ou, à l'exception, adoucis par une pointe de tendresse pour l'interlocuteur.
On n'en sort donc pas éclairé, au-delà des évidences, sur toutes les modalités d'une distance prise par rapport aux dispositifs médiatiques :
— dissociation de l'œuvre et de l'homme ;
— refus de toute présence publique : prise de parole publique, participation à la publicité de ses livres, publications de photos ;
— refus des prix littéraires ;
— refus de rééditions en livre de poches.
Soit. Nul n'est tenu de théoriser quoi que ce soit, grand bien lui fasse. Mais on sent bien, en outre, que Michaux n'accorde pas vraiment d'importance autre que communicationnelle à sa correspondance, ce qui ne rend pas sa lecture aussi plaisante que celles d'autres écrivains-épistoliers. Les phrases (pas de style ici) donnent simplement à lire un Michaux laconique, ferme et fermé aux propositions qui lui sont faites — rien de plus, rien de moins.
En résulte un livre malheureusement oubliable, acheté au nom d'un auteur inoubliable, auquel on n'est pas loin de dire, comme Michaux ne cesse de le faire : c'est non.

HerrK
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le 6 févr. 2020

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