L'enfance de Ziad s'est envolée avec l'ascenseur qui emmène chaque soir son père au cinquième étage, là où habite une belle femme rousse d'une trentaine d'années. Sa mère oublie son malheur dans l'alcool, une sorte de suicide. Ziad n'a que dix ans, mais il sent bien qu'il appartient à une autre catégorie, solitaire, tourmentée et honteuse. L'année de ses dix ans a sonné la fin d'une récréation, celle de l'insouciance. Pourquoi se taire, faire semblant, tant de choses qu'on ne dit pas, mais qu'il perçoit quand même.


Muriel, elle tombe toujours sur des mauvais types, elle attire les hommes compliqués ou pas disponibles, comme le père de Ziad. Elle rêve d'être mère elle aussi. Sa vie s'est brisée autrement un baiser volé par le metteur en scène, lors de son premier rôle il y a quinze ans. Et la voilà piégée par son propre silence, elle n'a rien dit, n'a pas bougé le petit doigt, elle est restée passive. l'onde de choc provoqué par l'affaire Weinstein, les abus faits aux femmes, la question du consentement. Elle va trouver le courage de se souvenir, le film de sa jeunesse lui revint en mémoire.
Muriel et Ziad vont se soutenir dans cette tempête qui bouscule leur vie.


J'avais été emporté par la sensibilité et la luminosité du premier roman d'isabelle Carré, malheureusement je n'ai pas réussi à entrer dans l'univers de ce second roman. Si dans la première partie, lorsque nous suivons Muriel et Ziad, j'ai retrouvé la légèreté et la fluidité de son écriture, je me suis perdu dans la suite du récit, lorsque l'auteur abandonne ses deux principaux personnages pour se concentrer sur Bertrand et Anne les parents de Ziad. Et que dire de la fin qui m'a laissé complètement perplexe.


Reste une plongée intéressante dans le milieu du cinéma, Muriel scripte entraîne Ziad sur un plateau où tout paraît naturel, presque simple, pourtant tout est arrangé, organisé, travaillé. Ziad va découvrir l'envers du décor.


Peut-être isabelle Carré a-t-elle voulu aborder trop de thèmes dans ce roman, alors que Muriel et Ziad justifiaient à eux seuls un roman.


Un grand merci aux éditions Grasset pour leur confiance.


DucôtédesIndiens #NetGalleyFrance

feursy
7
Écrit par

Créée

le 19 août 2020

Critique lue 699 fois

Yves MONTMARTIN

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