Si tu pensais que les prisons étaient juste des endroits sombres et violents, En ce lieu enchanté de Rene Denfeld est là pour te rappeler que même dans les pires endroits, l’imaginaire peut encore briller… d’une lueur étrange et troublante.
Le roman se déroule dans une prison où les murs suintent la misère et la fatalité, et pourtant, le narrateur, un condamné à mort anonyme, transforme cet univers en un conte à la fois dur et poétique. Il voit des créatures invisibles, des chevaux d’or qui courent sous la terre, et trouve du merveilleux là où il ne devrait y avoir que de l’horreur.
À côté de lui, une enquêtrice sans nom tente d’obtenir la grâce d’un détenu, tandis qu’un prêtre désabusé lutte avec sa propre foi. Les destins se croisent dans ce huis clos oppressant, où la rédemption semble aussi improbable que la liberté.
Denfeld écrit avec une grâce hypnotique, sa plume est à la fois crue et onirique, comme si elle sculptait la beauté dans la crasse. Le contraste entre la brutalité du réel et la douceur du regard du narrateur donne au livre une intensité unique, qui dérange autant qu’elle fascine.
Le hic ? Ce n’est pas une lecture facile. Le rythme est lent, l’ambiance pesante, et la narration flottante peut parfois dérouter. Si tu cherches une histoire classique avec une intrigue bien définie, tu risques d’être frustré. Ici, on est plus dans une expérience sensorielle et émotionnelle que dans un thriller à suspense.
Bref, En ce lieu enchanté, c’est un livre étrange, envoûtant, qui transforme l’enfer en un poème fragile et puissant. Une lecture qui marque, dérange, et laisse une trace… comme un murmure derrière les barreaux.