Il était une fois... une histoire narrée telle un conte des temps jadis.
L’histoire d'un roi cruel qui fût dépossédé de son trône par un homme doté d'une grande bonté. La compassion de ce dernier lui coûta beaucoup... mais bien longtemps après qu'il fût monté sur le trône à son tour. Après que nombre de lustres se furent écoulés, un jeune homme naquit. De sa naïveté et de sa sagesse, il fit beaucoup de bien... mais de mal également, à son corps défendant.
La narration très particulière qu'Orson Scott Card utilise avec talent dans ce récit donne à Espoir-du-cerf une coloration toute particulière. Le lecteur a ainsi la sensation de cheminer sur les sentes d'un conte moyenâgeux. La cruauté irrigue cette histoire comme elle le faisait dans celles racontées oralement dans les villes et les campagnes, lorsque la plupart des gens ne savaient pas encore lire.
La reine est ici présentée comme despotique mais elle a ses raisons. Le feu de sa haine inextinguible est alimenté par une ancienne et douloureuse blessure inguérissable. Chacun, qu'il tente de faire le Bien ou le Mal, engendre aussi souvent l'opposé.
Sous la naïveté apparente de la narration se dissimule une profondeur insoupçonnée de prime abord. On parle ici de croyances, de magie, d'espoirs, de vengeance, de souffrance et de mort. C'est la réalité crue de l'existence des créatures terrestres dotées de raison qui se pare des atours fantastiques du conte.
Si les premières pages peuvent apparaître légères, le fil du récit se noue bientôt en une magnifique et inquiétante tapisserie aux couleurs sombres mais dotée de chatoyants reflets. Entre réalisme et poésie, c'est une bien belle histoire que voilà. La fin se révèle tout aussi diaphane et poétique.