"Women in Love" a connu les joies de la Censure à l'époque de sa sortie, certes de manière moins longue et flamboyante que "L'Amant de Lady Chatterley" du même D. H. Lawrence mais quand même...

Suite de "L'Arc en ciel" (que j'ai pas encore lu !!!), qui a lui aussi rencontré Madame Censure (décidément !!!) et qui reprend au moins deux de ses personnages, deux sœurs Ursula et Gudrun, ce roman parle de désirs sexuels féminins, d'abhorration du conformisme de la Société, d'amour fou, d'amour destructeur, de quelques sous-entendus homosexuels... Bref des sujets qui ne pouvaient que plaire à la puritaine Angleterre des années 20...

Sans être aussi crue que "L'Amant de Lady Chatterley", l'oeuvre contient tout de même son lot de scènes plus qu'explicites mais c'est surtout la psychologique tourmentée de ses personnages qui intéresse Lawrence... Deux couples, le plus attachant celui formé par Ursula et Rupert Birkin, la première voulant l'amour fou le second le voulant aussi mais sans vouloir se l'avouer donnant lieu à de nombreux et longs dialogues un peu chiants où il parle pour ne rien dire mais qui le rendent paradoxalement touchant, et celui plus destructeur formé par Gudrun et Gerald Crich, directeur des mines dont l'implacabilité avec ses employés ne sert qu'à mieux cacher une grande fragilité que le côté "je veux vivre et respirer qu'artiste" de sa compagne ne va pas du tout arranger...

Parfois le style de Lawrence est un peu ampoulé et trop longuet, surtout donc dans les dialogues de Birkin, et est parfois obscur ou du moins peine à expliquer les motivations de ses personnages. Mais à d'autres moments, on a le droit à quelques éclairs de puissance à l'instar du captivant chapitre de la fête se déroulant au bord et sur le lac qui se termine tragiquement.

Dans sa globalité moins fort et moins prenant que "L'Amant de Lady Chatterley", "Women in Love" contient malgré tout quelques superbes germes du grand talent de son futur auteur.
Plume231
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le 11 févr. 2014

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