"Grisbi or not grisbi" est le troisième volet d'une trilogie de romans d'Albert Simonin publiés dans la célèbre "série noire" de Gallimard qui raconte les aventures de Max le Menteur après "touchez pas au grisbi" et "le cave se rebiffe".
Mais ce qu'il est important de dire, c'est que "grisbi or not grisbi", qui n'est pas très connu sauf des purs amateurs de Simonin, a servi de base à un film de Lautner que, par contre, tout le monde connait, parce qu'il est devenu cultissime, "les tontons flingueurs".


Attention, même si le scénario du film est aussi d'Albert Simonin, il faut bien dire que seule la base du roman se retrouve dans le film.
Le roman commence par l'agonie de Fernand le Mexicain qui lègue à ses deux potes de galère et de toujours, Max le Menteur, désormais rangé des voitures sur la Côte et Pierrot, le Gros, ancien tenancier de Maison, retraité depuis le passage, fâcheux, de Marthe Richard dans un ministère après guerre, je ne sais plus lequel au juste.
Mais faisant cela, Fernand attire la colère des frères Volfoni qui dirigent une juteuse affaire de jeu, qui pensaient bien profiter de la mort de Fernand pour s'émanciper. Et le roman sera la relation de cette guerre entre le clan Volfoni et le clan de Max et Pierrot. Avec les trahisons de certains, les alliances d'autres.
Pas question dans le roman de Patricia, la fille de Fernand, et tout ce qui va avec, pas question non plus de Théo, le distillateur d'alcool clandestin, ancien légionnaire, pas question non plus du rôle flamboyant du notaire (joué par F. Blanche) qui faisaient en grande partie le sel du film.
Par contre, il y a d'autres aspects dans le roman très savoureux comme la romance entre Max et Florence. Où on voit notre Max, ancien proxénète (Touchez pas au grisbi), ancien casseur ou braqueur, ancien malfrat, quoi, ne pas se rendre compte que la môme Florence qui faisait partie de la mouvance autour de Fernand n'était ni plus ni moins qu'une michetonneuse de haute classe puisqu'elle ne recevait que sur rendez-vous (on dirait aujourd'hui, une call-girl). Il a même fallu l'affranchir le pauvre Max, qui est devenu presqu'un cave en vieillissant sur cette affaire en lui donnant la carte de visite avec les coordonnées téléphoniques …
Même quand il s'aperçoit qu'elle navigue entre tous les clans, il ne comprend toujours pas le Max ! Il a fallu que la môme Florence, qui a du tact, l'affranchisse en douce …
"vous imaginez ce que je deviendrais si je commettais l'imprudence de me passionner pour les histoires de mes clients".
Il ne fait pas bon de vieillir chez les truands…
Le roman comme les deux précédents opus est écrit dans cet argot de la truanderie parisienne cher à Simonin et qui donne la douce impression au lecteur de s'encanailler pour pas cher.

JeanG55
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le 5 mai 2021

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