L'auteur s'est inspiré d'un fait divers authentique datant de 2007 à Coulogne, dans le Nord-Pas-de-Calais où une famille s'est donnée la mort ensemble; sans que l'on en sache les raisons.

L'histoire débute par quatre membres d'une famille composé d'un père, d'un mère, d'une fille et d'un fils qu'une voisine découvre pendues dans la salle à manger de leur foyer.
Bien qu'une enquête soit diligentée par le Lieutenant Benoît de la Gendarmerie Nationale; aucunes raisons ne semblent venir éclairer ce geste.
Pourtant les raisons sont données à l'intérieure d'une lettre laissée par la famille. Lettre qui semble avoir mystérieusement disparue.

Le fils défunt s’aperçoit d'un au-delà qui n'est pas nommé de ce qui se trame en-dessous. Après lecture d'un article d'un pseudo-journaliste (comme il le nomme); il apprend qu'une zone d'ombre plane sur les raisons de cette tragédie.

Fortement contrarié voire excédé, il prend le parti de raconter chronologiquement tous les évènements qui les ont conduit à en finir.

C'est ainsi que le jeune homme nous raconte la vie d'une famille X banale, centrée sur ses habitudes, ses petits bonheurs et ses déboires.

Le thème ne semble à priori pas très gai,gai. Que nenni, le ton donne le change. C'est d'ailleurs ce côté complètement décalé qui m'a enchantée
L'histoire n'a rien d'exceptionnel pourtant même si la fin l'est: l'histoire d'un garçon un peu gauche, sans grand charisme et qui BIM va tomber raide dingue d'une jeune femme.

L'écriture est fluide, sans fioritures.Les qualités littéraires reconnues dans son métier de journaliste ont sans nul doute aidés l'auteur pour ce premier roman.

J'y ai vu une critique sociale, celle d'u capitalisme qui nous rencontrons tout les jours. Ici représenté sous les traits d'une Direction d'un supermarché de province. Cette Direction va tout simplement parvenir à déshumaniser, désolidariser les maillons d'une camaraderie que les salariés entretenaient. pour parvenir à faire des humanoïdes. Hier, c'était l'homme qui faisait le travail, aujourd'hui c'est le travail qui fait l'homme.
-
Une critique de notre société mais qui ne date pas d'hier. Celle de la rumeur, la pernicieuse. Un professeur accusé d'attouchement par trois de ses anciens élèves. Jugé une fois par un juge, jugé sans procès par la société. Jusqu'à ce qu'on apprenne son innocence. Mais le mal étant déjà fait...

C'est une volonté de l'auteur de ne pas avoir nommé ni les protagonistes, ni même d'avoir situé la ville. Une Famille tout simplement qui atteint à un moment donné un point de non retour. L'arrivée d'évènement venant troublé leur vie: perte d'un emploi, d'un amour, dépression.

Bref un des rares romans de la rentrée littéraire 2012 pour lequel j'ai rigolé d'un bon rire franc et non de stupéfaction, de lassitude voire de dégoût.
EmilieJBlondel
5
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le 28 juil. 2013

Critique lue 185 fois

E. Capocci

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