Mon avis sur ce roman est assez mitigé, la faute à son ossature en trois parties. Le souci est que ces trois parties ne sont liées que de très loin, s'apparentant plus à trois histoires dissemblables qu'à une seule. En conséquence, j'ai eu l'impression de lire trois romans distincts ; je n'ai pas saisi l'intérêt de les rassembler en un seul volume, ce qui a gâté mon plaisir alors même que ces trois récits sont fort intéressants (avec un petit bémol tout de même pour le deuxième, en deçà des deux autres).


Et pourtant la plume de l'auteur cubain est des plus agréable et la première partie m'a tenu en haleine de bout en bout ; je me suis délecté des pérégrinations du personnage de Mario Conde, flic à la retraite qui va aider Elías Kaminsky à faire la lumière sur l'histoire de ses aïeux, et notamment celle de son père, en tentant de retracer le parcours d'un tableau de Rembrandt subtilisé à sa famille lors de la seconde guerre mondiale à La Havane et qui se retrouve mystérieusement dans une vente aux enchères à Londres quelques cinquante années plus tard.


Le deuxième récit nous convie quant à lui au XVIIe siècle, à Amsterdam, et nous conte la genèse du tableau évoqué dans la première partie, sur fond de religion et d'interdits. L'histoire est en effet celle d'un jeune juif décidant de se consacrer à la peinture, malgré l’opprobre de sa confession pour cet art. Sans être désagréable, ce fragment du roman est de loin le moins intéressant.


Enfin, la troisième partie nous ramène à Cuba quelques années après les évènements de la première et nous permet de retrouver le personnage de Mario Conde, qui va tenter de faire la lumière sur la disparition d'une jeune fille et se trouver confronter avec le milieu emo où cette dernière gravitait. Pour résoudre le mystère de la volatilisation de l'adolescente, il va devoir s’efforcer de comprendre les codes particuliers et les coutumes insolites de cette communauté, à mille lieues de son propre mode de vie.


En conclusion, plus que les histoires en elles-mêmes, c'est le fait de les "vendre" comme un seul roman qui me pose soucis dans cet Hérétiques.

Cortex69
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le 6 avr. 2016

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Cédric Moreau

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