Il faut qu'on parle de Kévin par Chaaw

We need to talk about Kevin, c'est l'histoire de Kevin, évidemment, mais aussi de sa mère. Kevin, comme un certain nombre d'adolescents américains ces dernières années, a mis en place une petite tuerie dans son lycée et a tué 9 personnes. Sa mère, Eva, retrace la vie de son fils par le biais de lettres qu'elle écrit au père de Kevin.
Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre avant de le lire, mais certainement pas à ça. Le roman est gênant, met le lecteur mal à l'aise. On entre vraiment dans la psychologie des personnages, principalement de la mère donc, puisque c'est elle qui s'exprime. La relation entre Kevin est Eva est centrale, c'est le fil conducteur du roman. Je ne sais pas trop quoi dire de plus sans révéler certains pans de l'intrigue qui m'ont mis un gros coup derrière la tête. L'ambiance est vraiment gênante, un peu glauque. Même si on a une famille banale au possible en apparence décrite dans ces pages, la réalité, c'est qu'on a un enfant qui n'a jamais été capable d'aimer quoi que ce soit, et surtout pas sa propre mère, et une femme qui a fait un enfant en croyant y trouver du renouveau, de la découverte, mais qui a seulement vu naître un enfant dérangé, très spécial et pour lequel elle n'a aucune affection, quels que soient les efforts qu'elle fait. Le nœud de l'histoire, c'est cette relation mère-fils plus que bizarre et pourtant... Ce bouquin est vraiment dérangeant, déjà par le fait qu'il aborde la relation maternelle d'un angle complètement différent de ce que l'on voit d'habitude, mais aussi par la psychologie des deux personnages principaux qui est très développée, poussée, et intrigante. Si le début est un peu long à se mettre en place, la deuxième moitié de l'ouvrage est passionnante comme pas permis et j'ai dû lire les 150 dernières pages en une soirée parce que je ne pouvais pas m'arrêter avant de savoir la fin.