Heureusement, les nuits ridicules ne tuent pas mais ça peut être fatigant !

La rentrée littéraire, c'était il y a un mois. Plus de 600 ouvrages en tête de gondole et le Fig Lit en émoi. Grégoire Delacourt presque Goncourt et Carrère en son Royaume. Lévy-Musso-Pancol avaient pris les vacances, pavés sur la plage obligent. Anna Rozen, elle, attend l'été indien, l'heure où les fleurs se fânent et les bonnes feuilles jaunissent. C'est ainsi, son nouveau roman J'ai eu des nuits ridicules, l'automne d'une amoureuse, sort en octobre alors que les jours raccourcissent et que les nuits s'annoncent diablement longues.


Valérie se sent quadra. Normal, elle accoste cet âge où l'on tourne les pages d'un livre qu'on a à peine feuilleté alors que le dernier chapitre s'annonce déjà. Quarante berges, célibataire, pas d'enfant, un boulot oui bon, dans la com, et puis quoi ? Des potes oui mais des potes homos, un apparte bien situé et des bars aux alentours et des coups... à boire et à dormir couchée, toute nue et sans retenue. Et puis un Thaddée... Ah, Thaddée "le premier type pas trop moche" qu'elle repère et elle l'invite pour un godet. Elle lui file son numéro, il en use. Il se pointe chez elle et regarde par la fenêtre comme si de rien n'était... et bien j'attends... et ça se produit, ils sont malins les mecs et Valérie si cash, si audacieuse : "Elle était venue se coller contre son dos, par curiosité pure..." Mais ou bien sûr. "Il avait défait son pantalon, par simple esprit pratique. Elle avait aimé ce qu'elle y avait découvert. Ils avaient décidé qu'il serait bon de réitérer l'exercice et avaient tenu parole." Sport et câlins à tous les étages.

L'amour monte et ça tangue

Valérie sent que ça monte, c'est insidieux l'amour. On laisse son portable allumé en permanence au cas où il appellerait. On envoie des sms l'air de rien, genre "Kanteskonstouche ?", on dit des trucs dangereux : "Tu peux m'appeler jour et nuit", bref, on se découvre, on se donne, on ne se reprend pas et souvent on se méprend. Mais oui, Thaddée est chou comme tout, on le croit un peu à soi car il est souvent là et il ne boude pas son plaisir. Seulement voilà, quand Thaddée ne laisse à Valérie que son odeur entre les draps, c'est entre les bras d'une autre qu'il va se glisser au petit-déjeuner. Oui ! Thaddée a une fiancée, une régulière, il voyage et volage à qui mieux mieux. Et Valérie ne reste pas en rade. Elle aussi lève l'ancre pour d'autres aventures, Pierre... Foued et puis : tiens et si je faisais cougar ?

Et Etienne, 14 ans, baskets et sac à dos, de remonter dans la nasse, juste comme ça, parce qu'il traîne dans la rue et qu'on ne va tout de même pas le laisser dormir dehors.

Cougar or not cougar ?

Et alors, et alors ? Passé quarante ans, une dame doit-elle se cougariser à tout prix pour défier ses rides ? Anna Rozen qui aime les femmes un peu "énerveuses" offre des réponses au moyen de son écriture rafraîchissante, toujours à l'affût des petits travers des Parisiens, jamais dupe de ses personnages, caustique mais sincère. Inspirée par Jean de Tinan et son roman inachevé "Aimienne", elle nous fait vivre une intrigue où son empathique héroïne rebondit joliment avec humour et humanité. Valérie ira-t-elle au bout de la liberté ? Vous le saurez en lisant "J'ai eu des nuits ridicules".

© Olivia van Hoegarden

J'ai eu des nuits ridicules
Anna Rozen
222 pages
Le Dilettante, 17 €
olivia52
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le 26 sept. 2014

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