Comme tous les romans de gare, je l'avais acheté sans vraiment y croire, trop pressée par les annonces de la dame dans le haut parleur. J'avais lu la première et la dernière phrase, et j'avais vu que ça parlait d'un couple. 5 euros et vogue la galère, ou roule la SNCF. Je ne sais plus où je partais, ça parlait d'expats aussi, et j'avais trouvé la couverture sympa. Je m'étais dit qu'entre un Biba et un Cosmo, il trouverait parfaitement sa place.

J'avais juste omis de lire quelques extraits entre les deux couv', j'avais juste oublié de me poser deux secondes, juste deux secondes, pour comprendre que je n'aurais pas dû acheter ce bouquin, pour ne pas me jeter dessus dès mon entrée dans le wagon.

Allez quoi, les cinq, six premières pages ? Leur lecture a été fatale et je me suis dit que vraiment j'ai un don pour m'attirer les bouquins massue dans les gares, de ceux que j'achète par dessus la jambe, en espérant simplement que ce ne soit pas trop nul. Des mots piochés ça et là, je me prend une claque en pleine face, je fais comme si de rien n'était, et je continue le livre, je dévore.

"J'étais derrière toi" est un hymne à la liberté. Douce ennemie qui ronge les couples en mal d'amour, la belle invite au voyage et au rêve, mais aussi à la tromperie, au mensonge, à la violence.

Englué dans sa relation maritale avec Alexandrine, femme forte et autoritaire, le narrateur se laisse séduire le temps d'une nuit par une chanteuse de café-bar. Fier d'avoir su échapper aux exigences de sa moitié, il n'hésite pas à lui avouer son écart. Débute alors une course à l'amant, qui les mènera en Asie et en Europe, bien loin de Madagascar.

De leur vie à Tanambo (une ville semble-t-il imaginaire...), on ne retient que l'étouffement d'un chemin tout tracé, où l'homme blanc et la femme noire cohabitent, de coups de poings en nuits d'amour. Les voyages sont fréquents, les rencontres aussi.

Prochain tableau : Romanze, Italie. Un serveur apporte une carte à l'homme : "Ero dietro di te". La jeune Alice était derrière lui, deviendra-t-elle son futur ?

Sur le ton de la conversation, Nicolas Fargues livre un roman tout en contrastes, reflet de nos histoires à nous, douces, compliquées, tellement plaisantes...
marionw
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le 8 oct. 2010

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marionw

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