Jane Eyre
7.9
Jane Eyre

livre de Charlotte Brontë (1847)

Si Jane avait été Juliette, elle aurait fermé la fenêtre de son balcon...

J'ai un peu de mal à voir ce que tant de personnes (et surtout tant de femmes) trouvent à Jane Eyre : reflet d'une époque où la femme n'avait aucun droit mais croulait sous les devoirs, on y suis le destin d'une héroïne qui passe son temps à réprimer son moi profond parce que "ça ne se fait pas".


A huit ans elle vit un épisode sublime pendant lequel elle laisse s'exprimer ce qu'elle a réellement en elle : elle dit ses quatre vérités à sa marâtre odieuse après que le fils de celle-ci eût tenté de lui ouvrir le crâne avec un livre.
Hélas, au lieu de comprendre que son salut passera par la colère et le rejet du lourd fardeau que la société veut lui imposer, elle se reprochera toute sa vie cette épisode, et en fera un souvenir honteux et ignoble, dont les répercussions pourraient la mener tout droit en enfer.


Elle endossera donc avec résignation mais surtout avec une volonté extraordinaire ce carcan dont les suffragettes auront tant de mal à se défaire.


Et c'est ça qui m'énerve chez Jane Eyre : elle ne met jamais rien en question, elle ne se demande pas si ce qu'elle doit faire est justifié ou non, pire elle considère que si elle a été mise sur cette Terre c'est pour souffrir, donc quitte à se faire du mal autant y aller franchement...


Elle prétend aimer, mais cela ne la sublime pas, ne la pousse pas à braver tous les interdits. Elle préfère son carcan à son amour, enfile elle-même la camisole de force qui emprisonne sa folle passion.


Quand Scarlett O'Hara aime, elle n'a que faire de ce qui se fait ou pas ; quand Juliette aime, peu lui chaut le jugement des hommes face à l'amour qui la consume ; enfin Eléa fera tout pour rejoindre Païkan, quoi qu'il lui en coûte !


Jane ne poursuit pas le bonheur, elle attend que le bonheur vienne à elle, et sans faire d'esclandre, si possible !


Je sais que tout cela est le reflet d'une époque, des mœurs très moraliste de la société victorienne, mais bon dieu que c'est frustrant de voir cette héroïne bigote courber la tête !

Jopopoe
6
Écrit par

Créée

le 16 oct. 2012

Critique lue 308 fois

Jopopoe

Écrit par

Critique lue 308 fois

D'autres avis sur Jane Eyre

Jane Eyre
Gand-Alf
8

Prends-toi en main ! C'est ton destiiiiin ! (air connu)

On peut dire que je l'aurais sans cesse repoussé aux calendes grecques, cette lecture de "Jane Eyre", classique des classiques rédigé par Charlotte Brontë dont on me vante les mérites depuis je suis...

le 27 mai 2013

35 j'aime

5

Jane Eyre
Lehane
9

Je fus émerveillée en regardant cette belle créature...

Dès lors qu'on considère ce roman de Charlotte Brontë comme une œuvre colossale il devient difficile d'en parler avec justesse tout en lui étant suffisamment redevable. Jane Eyre est une fresque...

le 24 nov. 2013

31 j'aime

2

Jane Eyre
Eggdoll
9

Jane, ce modèle.

Comment transformer ce qui pourrait être une histoire d'amour banale, semée de rebondissements, d'émotion et heureusement terminée par un happy end, en un classique de la littérature ? (Note : cette...

le 4 oct. 2013

26 j'aime

1

Du même critique

Massacre au camp d'été
Jopopoe
7

Un slasher parmi tant d'autres ?

A première vue, et ce durant 99% du film, on est en présence d'un slasher banal des années 80 : un camp de vacances, des meurtres et des gens qui prennent des décisions stupides. Les meurtres sont...

le 11 janv. 2011

15 j'aime

Severance
Jopopoe
9

Humour + survival = réussite totale !

Severance est à la fois un vrai film d'horreur et un vrai film drôle. C'est extrêmement rare et difficile de rendre un tel mélange efficace sur les deux plans, mais ici c'est impeccable. On est très...

le 23 nov. 2010

10 j'aime

1

Star Wars: Dark Forces
Jopopoe
8

Un bel ajout à l'univers Star Wars

Ce qui m'a le plus marqué c'est la fidélité à l'univers et à l'esthétique Star Wars. Sans déconner c'est plus fidèle à la trilogie originelle niveau ambiance que la "prélogie". Les bruit des...

le 29 mai 2011

9 j'aime