Ennui au début. Délectation au milieu. Ennui derechef à la fin.
La première nouvelle de ce recueil m'a fait peur. Très peur. Parce qu'on m'avait dit qu'il s'agissait là d'une bombe atomique, de surcroit issue de notre beau pays, j'avais placé mes espérances à propos de "Janua Vera" tellement haut que j'avais au final de grandes chances d'être déçu. Et, Ô Malheur, j'ai lutté pour ne pas m'étrangler en lisant la nouvelle éponyme, bourrée de descriptions lourdingues et inutiles. Ca m'a rappellé les descriptions de "Démons et Merveilles" de H.P. Lovecraft, en version chiante. J'ai donc promis à ma propre conscience que si tous les récits suivants étaient issus de la même soupe, je filerai illico le bouquin à Emmaüs.
Puis la seconde nouvelle, la plus longue du recueil, est apparue pour me coller un coup de poing en pleine gueule. Enfin un peu d'action ! Les aventures de Benvenuto, je peux dire que je les ai bouffé avec une avidité non contenue.
Le reste est simplement d'excellent facteur et on peut louer cet admirable auteur d'avoir plus d'une corde à son arc : tour à tour, on pleure ("Le conte de Suzelle"), on rit ("Jour de guigne") et on frissonne ("Un amour dévorant").
Toujours est-il que la dernière pièce de l'ensemble est à l'image de la première, c'est à dire à mourir d'ennui. "Janua Vera" est un bon bouquin, sauf dans ses extrémités. Peu importe, il constitue un sérieux lot d'arguments pour continuer à lire l'oeuvre de Jaworski, à commencer par le dénommé "Gagner la Guerre".