Troisième volet de l'autobiographie initiée par l'auteur, ce livre revient sur l'enfance de ce dernier. Sachez que le cycle complet comprendra six volumes sur cinquante années de vie.
Knausgaard commence Jeune homme en indiquant qu'il a peu de souvenirs de ses premières années. Les réminiscences les plus anciennes remontent à ses 6-7 ans (exactement comme moi) et c'est donc le point de départ de son roman.


A cette époque, c'est le début de l'école, des amitiés mais aussi d'un caractère qui s'affirme. Karl Ove est le cadet de sa fratrie (Yngve est le grand frère qui ouvre la marche) et est aussi le plus sensible. Il pleure à chaudes larmes à la moindre contrariété, est complexé par son physique (son attribut de petite taille le fait douter de sa virilité) et a beaucoup de mal à être à l'aise avec les filles. Mais le point marquant de cette période, c'est surtout sa grande crainte de son père qui règne en tyran à la maison. Lorsque le père, enseignant, est chez lui, les règles sont strictes : un silence absolu doit prévaloir et il n'est pas question d'inviter quiconque dans le huis-clos. C'en est presque oppressant car certains passages du roman montre un Karl Ove complètement tétanisé face au père impulsif et autoritaire.


Tout comme les deux premiers, ce troisième volet m'a complètement embarquée. Car dans la déconstruction, Knausgaard parvient à maintenir le lecteur dans l'attente de la suite : qu'évoquera-t-elle ? Après le décès du père, la rencontre de son épouse et ses premiers pas vers l'extérieur, que lui reste-t-il pour les trois volumes à venir ?
Mais pour l'avoir conseillé à des personnes proches je peux témoigner que ces livres-ci, soit on les aime, soit on les déteste. Car l'auteur ne cherche pas à plaire et c'est particulièrement vrai lorsqu'il écrit plusieurs pages sur sa passion de la défécation. Ames non scatologiques, s'abstenir !
Après, toute enfance est relativement similaire que ce soit en Norvège ou dans tout autre pays occidental.
C'est donc le volume qui, des trois, m'a le moins harnachée même si je continue à trouver en l'auteur un certain génie de la prose.

Melopee
7
Écrit par

Créée

le 28 juin 2016

Critique lue 220 fois

3 j'aime

Melopee

Écrit par

Critique lue 220 fois

3

D'autres avis sur Jeune homme

Du même critique

Les Prénoms épicènes
Melopee
5

De l'art d'affronter ses géniteurs

Le pitch de départ est assez séduisant : Claude et Dominique ont une fille. Comme leurs prénoms sont mixtes, ils décident de prénommer leur progéniture Épicène (qui désigne aussi bien le mâle que la...

le 29 nov. 2018

3 j'aime

Heurs et malheurs du trou du cul
Melopee
7

Il en a dans la culotte, Quevedo !

Qu'il est provocant ce livre ! le titre est l'étendard du contenu, autant dire que Francisco de Quevedo, écrivain espagnol du XVIIe siècle, n'y est pas allé par quatre chemins : le trou de cul mérite...

le 7 juil. 2016

3 j'aime

Toute l'histoire de mes échecs sexuels
Melopee
8

Le sexe vu par un looser

Ceci est un documentaire particulièrement désopilant qu’il convient de regarder en période de vacances car c’est un bien bon moment de détente. Notre héros, trentenaire bien dans ses baskets, vient...

le 29 juin 2016

3 j'aime