Juste une ombre
7.8
Juste une ombre

livre de Karine Giebel (2012)

Cloé est aux portes de son rêve. Cette publicitaire de 37 ans est sur le point d’obtenir ce pour quoi elle s’est battue toute sa vie : le siège de son patron. Elle contrôle absolument tous les pans de sa vie, elle se sent forte. Pourtant sa vie bascule lorsqu’une ombre la suit jusqu’à sa voiture, un soir. Dès lors, elle la voit partout et pourtant, personne ne la croit. Comment l’ombre s’introduirait chez elle ? Pourquoi remplirait-elle son frigo, déplacerait-elle les cadres ? Cloé est-elle paranoïaque ? Ou menacée par un dangereux psychopathe ?

Ce thriller est très bien mené, les pages se tournent très vite et je n’ai eu de cesse de connaître le fin mot de l’histoire. Il n’y a pas d’action particulière mais une tension psychologique qui a su me tenir en haleine, une peur latente. Tout le long on hésite, on oscille, on s’interroge sur la santé mentale de Cloé. Pour ne rien gâcher, la fin a su me surprendre, je n’avais pas deviné la véritable identité de l’ombre et n’avait pas du tout anticipé les scènes finales. J’ai été bluffée, peut-être parce que je suis novice en termes de thrillers.

Si je m’attendais à un thriller bien ficelé, j’ai été très surprise que ce roman parvienne également à m’émouvoir. Et ce grâce à Alexandre, le flic de l’histoire, et son histoire d’amour tragique qui a trouvé la corde sensible en moi. L’émotion tient également à l’histoire de la famille de Cloé et de sa petite sœur, Lisa. J’ai vraiment apprécié cette dimension supplémentaire qui donne une véritable âme à ce roman.

Je n’irai pas par quatre chemins, je n’ai pas apprécié Cloé que je qualifierai de tête à claques. C’est une femme arrogante, hautaine, égoïste, autoritaire, et je dois avouer que je me suis parfois réjouie de voir l’ombre la mettre en difficulté. Certes, on finit par déceler ses failles, mais pas assez à mon goût pour éprouver de la sympathie à son égard, sauf peut-être à la toute fin du roman. En revanche, j’ai eu un gros coup de cœur pour le personnage d’Alexandre, ce flic bordeline complètement désespéré, un grand cœur caché derrière un regard effrayant.

En ce qui concerne le style, j’ai apprécié la manière de raconter de Karine Giebel. Elle alterne la troisième personne et la première (plus rarement), nous posant tantôt en observateur tantôt en confident. Elle adopte alternativement le point de vue de Cloé et celui d’Alexandre, se glissant aisément dans chaque personnalité. Les passages dédiés aux réflexions de l’ombre sont percutants et effrayants, avec leurs phrases courtes. Je suis conquise !

Ainsi, ce coup d’essai avec Karine Giebel s’est transformé en coup de cœur ! C’est un bon thriller psychologique au final inattendu (en tout cas pour une novice comme moi) mais aussi une histoire émouvante, et ce malgré un personnage principal antipathique. Je vous le recommande volontiers et je découvrirai sûrement d’autres titre de l’auteure
Stellabloggeuse
8
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le 16 juil. 2014

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