La consécration d'une saga

(Note : Cette critique est valable pour le roman original dans son entièreté, n’étant pas fan de la tendance des éditions françaises à découper des volumes originaux en plusieurs parties)

Le talent de Brandon Sanderson n’est plus à prouver. Il a exploré bien des genres, il est d’une productivité à en faire pâlir beaucoup d’autrices et auteurs du genre, et il regorge toujours d’idées pour élaborer ses univers et ses personnages. Mais s’il existe bien une saga représentative de lui, plus que tout autre, il s’agit des Archives de Roshar (presque de son propre aveu). Ce tome le prouve à l’instar des deux premiers.

Justicière nous embarque dans une histoire dont les ramifications ne cessent de s’allonger. Certains choix narratifs sont effectués en conséquence, comme celui d’enrichir le background, ce qui ralentit considérablement la progression du récit lors de sa première partie. Une décision risquée m’ayant empêché de m’immerger pleinement au début, mais cela en valait la peine ! Je suis fasciné par cet univers de fantasy, à la fois authentique et originale, et par les connexions établies dans Cosmere (de par le lien intéressant Warbreaker).

Ce troisième volume était aussi l’occasion d’en connaître davantage sur Dalinar Kholin, après Kaladin dans le premier tome et Shallan dans le deuxième. Des personnages principaux, il était celui auquel j’avais le plus de mal à accrocher. Or cette faute est désormais corrigée puisqu’on explore son passé de long en large : ses dilemmes, ses erreurs, son épouse… Il est loin d’être blanc et a beaucoup évolué avec les années. Tant de tourments et d’épreuves personnelles l’ont rendu attachant et je suis ainsi content d’être passé par cette étape.

Si sa prose n’est pas extraordinaire, Brandon Sanderson manipule néanmoins sa plume avec aise et fluidité. Il sait l’adapter lors des moments intenses, dosant avec parcimonie les rebondissements de son récit. Aussi lorsqu’apparaît le climax final, l’immersion est à son comble, et les arcs narratifs de chaque personnage s’emboîte à merveille avec la richesse de l’univers. Qu’il est bon de voir ces âmes réunies contre un adversaire commun, interagir entre elles, et vaincre leurs démons alors que s’enchaînent les épreuves.

Justicière marque une autre confirmation de la domination de Brandon Sanderson. Les Archives de Roshar s’inscrit indubitablement comme l’une de mes sagas fantasy favorites, et probablement l’une des meilleures en cours. Il me faudra évidemment la relecture pour assimiler les détails disséminés çà et là !