J'ai vraiment passé une très bonne matinée en compagnie de ce livre très court (ça me change des gros pavés lus ces derniers temps).
C'est comme si j'avais été à la terrasse d'un café et que j'ai rencontré une personne que je n'avais jamais vu et que nous avons commencé à discuter ou plus exactement cette femme d'un certain âge avait besoin de me raconter son histoire et que j'étais devenue sa confidente. Elle me raconte son enfance à Saigon à l'époque coloniale, le fait que sa famille était pauvre, son père malade est rentré en France seul et y est rapidement mort. Que sa mère n'était pas totalement consciente de ce qu'elle faisait à la limite la folie, de son grand frère dure, froid, incompétent, voleur, et de son jeune frère discret, martyr de son grand frère pas totalement aimé.
Cette femme me raconte sa rencontre avec un chinois et le fait qu'il devient rapidement son amant, elle n'a alors que 15 ans et lui 12 de plus. Le fait qu'il est désespérément amoureux d'elle mais que son père refuse, tradition familiale oblige, de l'épouser. Comment elle s'épanouie dans cette relation. Mais cela est raconter certes sans pudeur, mais n'est pas du tout graveleux, c'est tendre, passionné. C'est sans amour, le pense-t-elle au début, c'est l'expérience d'une jeune fille qui n'est pas forcément très belle, qui s'ennuie, qui n'est pas heureuse et fait ça pour passer le temps et pour profiter des à cotés (restaurants, vêtements,...) qu'elle n'aurait jamais pu atteindre.
On écoute cette histoire, en commandant un verre, en regardant les gens passés dans la rue et se croire dans les rues de Saigon : pleines de vies, une foule sans cesse renouvelée. On prend son temps, on se lève, puis on continue à écouter.
Ce livre ne parle pas que de cette histoire charnelle, on va dans le présent, dans le futur, dans le passé, on glisse sur l'échelle du temps sans vraiment y a voir une cohérence, mais il y a toujours ce fil directeur de cet homme chinois qui nous recentre sur l'histoire. On parle de la mort, des rencontre que l'auteur à fait plus tard lorsqu'elle est écrivain à Paris pendant la seconde guerre mondiale. On parle de sa relation conflictuelle avec sa mère. On se laisse porter par le récit, on ne peut pas dire que l'on soit dépayser mais on écoute l'auteur parler de sa vie, on écoute sa confidence et on continue notre chemin chacun de notre côté.
La seule chose qui m'a un peu déranger dans le livre, c'est l'évolution de cette relation entre cette toute jeune fille et son amant, qui devient incestueuse, vous comprendrez ce que je veux dire lorsque vous le lirez.
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