Malheureux en couple, Patrick O'Neal ne fait rien pour échapper au morne train-train de la vie conjugale et décide plutôt d'agir pour aider son frère cadet à éviter un mariage avec une femme qu'il n'aime pas et vers laquelle ses parents cherchent à le précipiter et son frère ainé à oublier son ex-femme qui demande le divorce, sortir du sous-sol de ses parents où il se terre, rencontrer l'âme soeur...

Que Patrick soit gay n'est finalement pas fondamental. çà montre juste que ces problèmes de couples ne touchent pas que les hétéros.
Un roman qu'il faut prendre le temps de savourer. Au début çà ressemble à de la gay chick-litt un peu vaine mais plus le roman approfondit le portrait psychologique de ses personnages, plus il devient prenant et plus cette galerie de papier devient attachante.

Et alors on se dit que plus que de la gay chick litt, on est devant du gay Paul Auster, époque Brooklyn Folies ou du gay Raymond Carver pour quelques scènes magistrales de suburbian way of life.
Bref, on se dit qu'on a bien fait de s'accrocher et que McCauley fait partie de ces auteurs américains injustement méconnus en France malgré l'adaptation au ciné de trois de ses romans.

"Le salon familial était un bocal encombré à l'arrière de la maison, percé de deux fenêtres minuscules et coiffé d'un plafond étonnamment bas, récemment recouvert d'un crépi fantaisie brillant. Les murs étaient lambrissés de sinistres panneaux couleur chocolat et le sol tapissé d'une moquette vert foncé. Le décor était de "style colonial", ce qui désignait tout au plus, dans ce cas précis, des housses d'un rouge criard à motifs d'aigles imprimés et des tables d'angle en sapin rugueux.
Je dois porter au crédit de mes parents qu'ils haïssaient cette pièce l'un autant que l'autre et l'appelaient "le caveau" quand il n'y avait pas de témoins. Ils étaient cependant incapables de discerner ce qui la rendait si moche et de résoudre le problème. Ils avaient toujours laissé le téléviseur dans le caveau, si bien qu'ils avaient passé la majeure partie de leur vie conjugale assis dans la pièce la plus laide, la plus sombre et la plus étouffante de la maison."
rivax
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le 9 oct. 2011

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