Knell est une talentueuse peintre écossaise en panne d'inspiration depuis des années : comme d'autres artistes, elle a eu la chance de trouver refuge sur une île singulière, au large d'Istanbul : Heybeliada. Là, au sein du refuge de Pormanstle, les artistes peuvent se reconstruire et prendre le temps de produire. Ils n'en sortent qu'une fois leur oeuvre achevée. Un jour, débarque un jeune garçon, Fullerton, qui intrigue les pensionnaires. Peu après, il est retrouvé noyé dans sa baignoire … Commence alors une longue réminiscence des années de formation de Knell, sa vocation et ses aspirations.


Je n'ai pas lu le premier roman de Benjamin Wood, le Complexe d'Eden Bellwether, mais j'en ai entendu beaucoup de bien, d'autant que c'était son premier roman. J'ai donc été naturellement attirée par ce nouveau texte, paru en août pour la rentrée littéraire, dans la collection Pavillons de Robert Laffont.


Et en effet, ce fut une belle découverte, sans être un coup de coeur. J'ai apprécié sa langue fluide pour ce texte dans lequel on entre immédiatement, propulsé sur cette île battue par les vents, et peuplée d'artistes en déshérence … La construction est intéressante, surprenante à certains endroits, et la fin … déroutante ! Elle redonne un sens à l'ensemble du texte et nous interroge sur ce que nous avons vraiment compris dans ce roman.


Par ailleurs, c'est un beau texte sur l'art, qui questionne l'inspiration, les techniques, en s'attachant aux recherches stylistiques de Knell, avec ses mystérieux champignons phosphorescents !


« Mais en art, la ténacité ne remplace pas l'inspiration. L'ivresse de la peinture tourne très vite à la confusion si vous n'y prenez garde, et personne ne peut vous aider à retrouver vos repères après cela. Sauf à le tenir fermement en main, le talent sombre dans des abîmes obscurs comme une corde au fond d'un puits, mais serrez-le trop fort et vous pouvez être certain qu'il vous fera sombrer aussi. »


C'est cette dérive de l'artiste qu'a saisi Benjamin Wood, le refuge de Pormanstle agissant comme un rocher auquel s'agripper, pendant des jours, des mois ou des années.


Au final c'est un beau texte, malgré quelques longueurs, surtout dans la deuxième partie, qui m'a fait réfléchir sur l'art et me fera voir désormais autrement la peinture !

missbouquinaix
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le 20 févr. 2019

Critique lue 300 fois

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