Tous mes amis friands de roman(ce)s LGBT m'avaient harcelée pour qu'enfin je lise ce livre "culte". C'est à présent chose faite, et j'ai été déçue. On me présentait ce roman comme une petite merveille douce-amère, originale, poignante et touchante... Euh. Ouais, dans les grandes lignes, alors.


Les personnages, d'abord : Bear, celui qui raconte l'histoire et passe 400 pages à s'adresser aux lecteurs en tentant de casser les clichés dans lesquels il est empêtré ("oui, j'ai fait ça et vous vous en doutiez MAIS...", "je sais ce que vous pensez, vous vous dites que vous l'avez vu venir ce coup-là, MAIS..."... Un peu ça va. C'est marrant en fait. Mais à la longue c'est juste chiant d'autant plus que plus l'histoire avance, plus Bear devient un pleurnichard insupportable et complètement débile dans sa façon de penser. Au début, il n'est pas comme ça, pourtant. On a l'impression que l'auteur n'était pas sûr de la personnalité à donner à son perso'.


Ensuite... Tyson, aka le Moustique : le gosse a 9 ans. Il a été traumatisé par une vie difficile. Jusque là, tout va bien. En fait, j'ai beaucoup aimé ce gamin qui avait une répartie assez drôle jusqu'à ce qu'il devienne le "coach" de son grand-frère, Bear, qui a quand même 21 ans. Le môme lui sort des tirades avec une morale et une analyse dignes de celles d'un vieux de 80 balais, c'est pas crédible dans pas mal de situations tout au long du bouquin.


Bon, pour les autres personnages, ça va. Creed est un gros boulet mais il est marrant, Anna est conne mais elle n'y peut rien... Et Otter est plus ou moins bien construit dans son rôle de personnage 'lisse'.


Au niveau de l'intrigue, tout commençait bien, vraiment. J'ai beaucoup aimé le flash back qui racontait le départ de la mère de Bear et Ty, c'était bien écrit et poignant. Et puis...


L'évolution de la relation entre Bear et Otter était éprouvante à lire.
Les décisions des personnages n'étaient pas crédibles.
Les faits étaient répétés 15 fois tous les chapitres.
L'arrivée de la mère de Bear 3 ans plus tard qui déclare qu'elle va récupérer Ty si son fils aîné ne "redevient" pas hétéro était prévisible depuis le début et pas du tout original, pour le coup.


Cette partie-là était longue, tout aussi éprouvante (assez drôle lors de l'entretient avec l'avocate par contre) mais sans intérêt. Evidemment, Bear quitte Otter en lui disant qu'il ne l'aime pas, qu'il n'est pas gay finalement, pour pouvoir avoir la garde du Moustique. C'est pas réaliste du tout compte tenu de l'histoire, des personnages, etc. Surtout que la mère se barre et qu'on n'en entend plus parler.


Bref, lecture éprouvante, avec quelques passages quand même bien sympas, mais des éléments majeurs laissés de côté ce qui est vraiment dommage parce que l'histoire perd de sa crédibilité, du coup.


Ça ne m'a pas donné envie de lire la suite, pourtant j'aime beaucoup la littérature LGBT (qui reste au demeurant TRÈS MAL exploitée et les auteurs tirent un max sur la corde de la romance et en oublient de construire un univers tangible autour des deux amoureux et franchement, ça, ça me gave. Du cul pour du cul, lisez plutôt des romans pornos, ça irait plus vite).

madwriter
5
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le 20 nov. 2015

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The Mad  Writer

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