Le meilleur du moins pire ?
(Encore une fois, je recommande de lire mes critiques sur les deux autres tomes avant celle-ci)
Alors que la flotte Impériale se rassemblait autour du vaisseau de commandement Chimère, le capitaine Pantaleon regarda autour de lui : quelque chose avait changé. Il n'aurait su dire quoi au premier abord, mais c'est comme si le monde qu'il connaissait venait soudainement de changer ses règles. D'un regard, il balaya la passerelle, son regard glissant sur chacun des membres d'équipage présent et prêt pour la bataille finale imminente. Tout était pourtant normal.
Désorienté, le capitaine chercha en vain pendant plusieurs dizaines de seconde avant de croiser le regard du Grand Amiral Trône.
- Vous êtes troublé, commenta-t-il. Et c'est tout à fait compréhensible.
Muet de stupeur, le capitaine toisa le regard ardent de son supérieur, ce qui ne fit qu'accentuer son malaise. Prenant une longue inspiration, il se ressaisit, et reprit peu à peu son calme. Son malaise, cependant, persista. Quelque chose clochait.
- N'est-ce pas évident ? reprit Trône. Nous ne sommes plus envahis de dialogue !
Mais oui, c'était évident. La révélation frappa Pantaleon de plein fouet. On y était, enfin ! Les interminables dialogues laissaient enfin place à des moments consacrés principalement à la description et aux monologues intérieurs. Même s'il demeurait irrévocablement le faire-valoir de l'amiral, cette pensée le rassura. L'histoire pourrait enfin progresser à vitesse normale. Revigoré par cette découverte, le capitaine se redressa et croisa de nouveau le regard de l'amiral.
- Nous y sommes, capitaine, fit Trône. Le dernier tome. Celui où le récit commence enfin à avoir du sens, avec des protagonistes qui ne sont pas lancés au hasard, et qui n'interfèrent plus par miracle dans nos affaires.
Pantaleon acquiesça.
- Le style a évolué. Il est plus mature, plus efficace. Leur présence est désormais logique, le fruit d'une volonté et d'une réflexion. Tous les personnages sont désormais correctement utilisés, bien que leur nombre en éclipse fatalement quelques-uns. (Il observa une pause, laissant à son subordonné le temps d'assimiler l'information). Il demeure quelques erreurs de jeunesse, notamment en ce qui concerne Mara...
VOUS ALLEZ FAIRE DU REMPLISSAGE DE LIVRE.
- ... mais l'enchaînement des évènements est fluide, logique, plaisante. Il est simplement dommage d'avoir attendu le troisième volume pour obtenir ce résultat.
- Une bonne trilogie néanmoins, releva Pantaleon.
- Rien d'exceptionnel, capitaine. De bonnes idées certes, avec des personnages originaux très intéressants, et une exploitation de l'univers bien pensée, mais il aurait fallu quelque chose de plus cohérent. Prenons la fin, par exemple. N'y a-t-il rien qui vous choque ?
Pantaleon choisit ses mots avant de répondre.
- Elle m'a parut brutale, amiral.
- Brutale est un euphémisme. Au bout de 1200 pages d'intrigue, il est inconcevable que les deux antagonistes principaux meurent à une page d'intervalle, bien qu'ils soient séparés par des milliers d'années-lumières. Et, pire encore, que l'histoire s'achève deux pages plus tard. En quatre pages, on boucle une trilogie qui commence tout juste à dévoiler son potentiel, avec un épilogue à mourir de rire. (Il s'interrompit.) A croire que l'auteur a soudainement eu envie de tout laisser tomber. Cela est regrettable.
- Nous aurons une autre chance, amiral. Car... il existe une suite !
*Générique de fin*
Mon ressentiment en ayant achevé cette trilogie, c'est que soit elle est très surestimée, soit l'ensemble de livres de l'univers Star Wars s'inscrit dans de la littérature de qualité médiocre. N'ayant par relu depuis près de dix ans les autres auteurs dont je garde un bon souvenir, je ne saurais le dire. Toutefois, lorsque je vois l'engouement des fans de l'univers pour cette œuvre, je suis perplexe. Pas mauvaise, certes, mais loin d'être un chef-d'œuvre, rapport aux nombreux défauts cités dans mes critiques.
J'aimerais aussi pousser un petit coup de gueule contre la typo. J'en possède une édition ancienne (1997, Pocket) et les livres sont bardés de fautes de frappe, lettres manquantes, ou de noms de personnages incorrects (mention spéciale au passage où j'ai eu droit à Yan qui parlait à Yan...). C'est déplaisant au possible.
