L’Eveil du printemps de F. Wedekind (1891), mis en scène par Clément Hervieu-Léger (2018).


Ecrite dans une Allemagne impériale et puritaine, la pièce de théâtre de Wedekind a été, évidemment, sujet de polémique et victime de censure, à cause ou grâce aux sujets abordés : masturbation, viol, avortement, homosexualité, suicide... Ce chant à la jeunesse, comique par sa naïveté, devient véritablement une tragédie à cause de la société, de l’opinion, des parents, tous aussi puritains que ridicules que méchants les uns que les autres. Ces jeunes qui se retrouvent, qui jouent au football dans la nuit, qui rêvent en bande d’amis, qui draguent et qui rougissent de cela, et qui découvrent la sexualité, « l’excitation » et les changements de corps de leur âge… ces jeunes qui sont libres sont rattrapés par l’absurde cloître de leur contexte. D’ailleurs, ce cloître, cette cellule sociale, Clément Hervieu-Léger l’a remarquablement représentée : le décor, fait de murs qui bougent et se métamorphosent, tantôt en forêt de piliers, tantôt en murs de prison, tantôt en paysage expressionniste allemand rappelant les décors de cinéma, et l’obscurité de la nuit qui joue avec des faisceaux de lumière qui restent opaques, rendent le décor fatalement oppressif. Ces jeunes errent dans ce décor sans avenir, sans âme, sans joie.

Alfred_Babouche
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le 6 juil. 2020

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