Stefan Zweig a cette qualité rare, qu'il partage, par exemple, avec Albert Camus : son style est à la fois littéraire et simple. On a donc à la fois le plaisir de belles phrases, travaillées, et celui de la fluidité de la lecture. Au contraire d'un Jean Giono, pour citer un exemple de mes lectures récentes, dont les phrases sont superbes mais tellement chargées qu'il faut les relire plusieurs fois. Ce qui est vite épuisant.


Voilà pour la forme. Sur le fond, l'auteur autrichien sait aussi admirablement faire monter la tension dans son récit. On est intrigué par ce couple composé d'un homme vieillissant et d'une femme androgyne. Le moment où le narrateur dévoile la poitrine de la femme et où émerge le "petit téton" est formidable.


Récit largement autobiographique lorsqu'on sait que Stefan Zweig eut pour mentor et ami l'écrivain Romain Rolland et que son héros s'appelle Roland. Il choisit d'y introduire une histoire


d'homosexualité. Audacieux pour l'époque.


Après Le joueur d'échecs, je vais décidément poursuivre mon cheminement avec ce grand écrivain.

Jduvi
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le 6 sept. 2020

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Jduvi

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