“Surely none of you wishes to see Covi…Jones back ?”

[Lu en anglais] Cette critique concerne donc “Animal Farm” de Georges Orwell (1945), à travers ce roman il aurait exploré un fait historique, mais ça personnellement, je m’en fiche. Passons également le fait que j’ai toujours trouvé les cochons sournois avec leurs petits yeux, les imaginer ne serait-ce qu’une seconde en train de marcher, les frissons garantis.


L’histoire se passe dans “Manor Farm”, une ferme où les animaux se réunissent en secret pour écouter Sage-L'Ancien, un cochon qui a eu toute sa vie pour se rendre compte de l’injustice de l’ordre établi et rêver d’un avenir meilleur.


“Man is the only creatures that consumes without producing.”


Par la suite, ce rêve deviendra possible avec ses successeurs qui ont surfé sur le succès de son idéologie, sans réellement avoir un droit légitime de succession, le flambeau ne leur a jamais été donné, nous avons là un premier abîme colossal qui entraînera au fur et a mesure, la perversion de l’idéologie initiale, tel un poison qui s’infiltre petit à petit, accéléré par la propagande qui agit comme un baume.
Le nouvel ordre ainsi créé se base sur un concept idéologique d'égalité :


“Les animaux sont tous égaux” - “Quatrepattes, oui ! Deuxpattes, non !”.


Ce poison peut être communément appelé pouvoir. Ce dernier corrompt. Mais ce n’est pas tout, il serait trop facile de critiquer ce dernier, en effet, rien de cela ne pourrait arriver aussi facilement, sans le besoin qu’ont les individus d’être guidé. Ce besoin viscéral de croire que les choses sont faites dans un but précis, pour le bien du plus grand nombre. Appelez ça, espoir, foi ou encore crédulité. Le plus important est que lorsque l’on perd de vu ce que nous étions, nous sommes dès lors condamnés à reproduire nos erreurs passées.


“Tous les animaux sont libres, mais certains le sont plus que d'autres.”


Dans ce roman, Orwell nous décrit plus la création d’un nouvel ordre, qu’une réelle révolution, puisque celle-ci arrive finalement très rapidement. C’est une ode à l’esprit critique, à la prise de recul, et surtout à l’intelligence.


J’ai trouvé cette lecture déprimante, ce qui peut être expliqué par l’intemporalité de cette vision de la société contemporaine. Imaginez une révolution en 2021, enfin… pas besoin d’aller jusque là, regardez ce qui se passe depuis la crise sanitaire : avec le pouvoir et la dichotomie entre discours et comportements, le rôle des médias dans la propagande qui est le véhicule de la terreur ambiante qui permet de faire taire les velléités de contestations de l’ordre établi ; mais également de la police qui agit tel un chien de berger envers les moutons. De Covid-19 à Snowball, il n’y a qu’un pas, celui d’un ennemi commun qui est là pour forcer les moutons à avancer dans la même direction.


Si nous reprenons, cette idée de révolution, il y a de forte chance que malgré toute la bonne volonté du monde deux chemins s’offriront à vous, celui de Napoléon ou celui de Snowball. Cette vision pessimiste de l’humanité est-elle pour autant erronée ?


“ Les créatures à l'extérieur passaient du cochon à l'homme, puis de l'homme au cochon, et de nouveau du cochon à l'homme ; mais il était déjà impossible de dire lequel était lequel.”


Ne sommes-nous pas tous des animaux?

Kurasen
8
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le 21 mars 2021

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Kurasen

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