On a tout dit et vu sur la Première Guerre Mondiale !
Pfft, balivernes, cet ouvrage en est un vibrant contre-exemple !
D’aucuns ont surement déjà entendu cette anecdote naïve sur un enfant demandant à son père pourquoi les gens vivaient en Noir et Blanc avant.
Au-delà de la candeur de la question, cette histoire traduit surtout un fait, le traitement et l’étude du premier conflit majeur du XXe siècle en Noir et Blanc nous a rendu sa perception floue, comme remontant à une époque obscure et lointaine, remisée dans les méandres d’un passé ancien, compliqué, et presque indéfini.
Ajoutons de la couleur, et nous obtenons de nouvelles émotions, un réalisme accru, une proximité étrange, et souvent un regain d’intérêt.
Si l’idée de coloriser des archives n’est pas originale, (Les séries Apocalypse de France 2 sur les deux guerres témoignent de la force d’évocation du procédé, et de son succès public et critique), pour ce livre ce sont à la fois les choix et de la narration sous forme de Roman-photo par la plume docte de l’historien Jean-Yves Le Naour, et de l’utilisation d’un vivier d’images issu de la revue illustrée Le Miroir qui ,en résonance, donnent un attrait tout particulier à l’ouvrage.
Le Naour est un spécialiste reconnu du conflit, qui traite les grandes lignes de la Grande Guerre grâce à des repères chronologiques bien établis, un récit riche, abordable et instructif, où l’émotion trouve une place particulière. Si la colorisation tend à casser l’habituelle distanciation opérée par les teintes sépia et monochrome, nous rendant les événements et les hommes moins figés et plus réels, c’est surtout le choix des photos qui va provoquer une poignante remise en situation du conflit et de sa dureté. La revue Le Miroir ayant eu pour particularité de ne publier que des photos de la réalité des fronts, les soldats, moyennant une rémunération, en étaient souvent les pourvoyeurs principaux.
Loin d’être un précis, La Grande Guerre en Archives colorisées, est plus une porte d’entrée pour aborder le conflit dans son ensemble, mais surtout un témoignage vibrant à ces hommes, quelque soit leur camp, qui ont participé à ce bourbier infernal de quatre années d’horreur, de bêtise et d’entêtement suicidaire, révélant des instantanés de vie et de mort derrière et dans les tranchées de tous les pays.
En le refermant peut-être ressentirez-vous l’impérieuse nécessité de pas oublier cette guerre, non pas pour la fierté déplacée des nations, mais plutôt pour le souvenir des hommes, les leçons du passé, et parfois pour son inquiétante modernité.
Cosmoclems
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le 26 mars 2014

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