C'est dans l'Egypte du XXVIIIème siècle avant le JC, dans cette Egypte d'avant l'Egypte telle qu'on se l'imagine que l'histoire va prendre son essor et que va réellement naître l'Egypte antique et sa civilisation qu'aujourd'hui encore nous essayons de mettre à jour et dont tant de mystères de nos yeux ont su encore se préserver. Il fut un prince du nom de Djoser et une princesse prénommée Thanys qui grandirent ensemble sous l'œil du sage Merithrâ. Le temps aidant, ils tombèrent amoureux et leur amour allait être la clé qui permit la refondation de la civilisation égyptienne.

Le père de Djoser est le pharaon Khâsekhemoui qui vainquit jadis l'usurpateur Peribsen, celui qui instaura le culte de Seth au détriment des autres dieux du panthéon égyptien. Le long du Nil, du Dieu-fleuve, les crues ont toujours apporté au travers du limon noir si riche la fertilité à cette terre non encore devenue désert comme de nos jours. C'est cette même crue qui sera funeste à nos deux amoureux. En effet, un mendiant aveugle prédira à Thanys qu'à la cinquième crue à venir elle sera séparée de Djoser et que le seul moyen de faire revivre leur amour sera de marcher sur les traces des dieux.

Oublieux de la prophétie, c'est cinq ans plus tard, à la mort du pharaon que Sanakht, le frère aîné de Djoser, mon sur le trône des deux royaumes. Il sera celui par lequel la prophétie s'accomplira. Jaloux de Djoser, Sanakht fait jeter Djoser en prison et promet la main de Thanys à son oncle. Seth reprend la main sur une Egypte que Sanakht va rendre exsangue par la cupidité de ses plus proches conseillers.

Djoser va peu à peu réussir à montrer à son frère la voie que se doit de suivre un roi digne de ce nom. En mettant ses bras au service de la protection du royaume tout en sachant se faire aimer du peuple, Djoser va amener ce frère sur le chemin de la rédemption. Mais tout n'est pas gagné pour autant.

Thanys a, en effet, décidé de fuir l'Egypte dans l'espoir de retrouver son père, Imhotep. Affrontant mille dangers, elle sera même considérée comme ayant péri sur le Nil. Cela rongera longtemps l'âme de Djoser. Imhotep, lui, a été jadis exilé par le père de Djoser. Il est cependant le plus grand savant que l'Egypte n'ait jamais, jusqu'alors, porté en son sein. C'est donc en quête de cet homme fabuleux que Thanys va entamer son voyage éprouvant. Maltraitée, emprisonnée, elle saura toujours s'échapper notamment grâce à ce don étrange qui lui permet de contrôler les animaux sauvages. Elle découvrira aussi un autre Dieu-fleuve, l'Euphrate, et croisera la route du mythique roi Gilgamesh.

Si les aventures palpitantes de Thanys forment l'essentiel de ce premier volume de la trilogie de « La première pyramide », ce sera la conquête du pouvoir de Djoser qui nous permettra de tourner la page pour nous consacrer au second volume. Il est à noter que le prince Djoser réussi à imposer à ce monde où la violence est si facile une force issue de l'intelligence et de la sagesse qui en font des monarques les plus révérés de l'Egypte antique.

Bernard Simonay sait y faire quand il s'agit de rédiger un roman historique. Depuis « Sinhoué l'Egyptien » de mon maître, Mika Waltari, je n'avais pas revécu autant d'émerveillement en lisant un ouvrage traitant de cette période si particulière. Riche d'une multitude de connaissances sur l'époque, les lieux, les hommes, sachant utiliser à bonne escient les traces que la Bible a semées en ces lieux et surtout en utilisant son art d'auteur avec bon heur, Bernard Simonay enchante son lecteur par ce récit captivant et innovant. « La jeunesse de Djoser » est assurément le premier volume d'une trilogie que faire revivre une Egypte rêvée que tant d'écrivains se contentent de frôler. Une œuvre remarquable qui donne l'envie de poursuivre l'aventure au fil des autres volumes. Une très belle idée de cadeau et un merveilleux moment de lecture.
Bobkill
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le 25 déc. 2010

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