La frustration est grande quand on attaque ce nouvel opus: 2.5 ans ont passés depuis la dernière fois, et nous n’en avons rien vu.
Pire, on ne sait pas, et Ophélie non plus, où est passé Thorn.
Mince alors, c’est là qu’on se rend compte qu’il est l’une des raisons principales pour lesquelles on aime la saga.
Heureusement, pour tromper l’ennui, nous explorons une nouvelle arche: Babylone. Forcément on y parle de jardins, d’entente entre les peuples, et une fois de plus on est partagé entre le “hey mais je connais déjà cette histoire” et l’envie de voir ce qu’en fera l’auteur. Est-ce flatteur pour le spectateur de se rendre compte qu'il partage les références de l'auteur, ou est-ce au contraire une faiblesse: la preuve que ce sont des connaissances tellement populaires qu'elles n'ont rien d'extraordinaire.... Dans tous les cas on a aucun mal à imaginer que si on devait rencontrer Christelle Dabos, on aurait sans doute plein de sujets de conversation en commun.


Plus encore que dans les deux précédents, on est gêné par des descriptions de moins en moins inspirées, par des personnages dont les traits restent difficiles à appréhender. La nouvelle arche pouvait mener à de beaux passages pour planter le décor, mais il manque toujours quelque chose, comme si certains éléments étaient décris au milieu du flou: le contexte n'est pas toujours bien défini.


La frustration initiale sera récompensée en milieu de tome, et une fois de plus on se rend compte du découpage presque scolaire qui transparaît derrière un méli-mélo d’intrigues.
On reste attaché à nos personnages, même si c’est bien difficile de s’intéresser autant à ce qui arrive à Archibald et compagnie (difficile de faire exister d'une manière autonome des personnages qu'on ne croisait que dans le sillage d'Ophélie).


L’ensemble reste agréable surtout une fois qu’on a retrouvé notre taciturne et glacial Thorn - le meilleur personnage du lot (peut-être parce qu'on le voir peu, ce qui contribue à renforcer son mystère et aide à préserver une cohérence dans ses réactions).


Encore un tome qu’on referme en souhaitant découvrir la suite, même si on a moins aimé l’univers on reste attaché à des personnages qui n’arrivent pas encore à nous énerver, et ce n'est pas un mince exploit.

iori
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le 31 mai 2020

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iori

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