Cela faisait un bon bout de temps que je n’avais pas lu un thriller historique et je me suis aperçue que cela m’avait manqué ! Quel plaisir de plonger dans une époque différente de la nôtre, surtout quand c’est bien construit.


Ce qui m’a attiré en premier dans ce livre, c’est son titre, et sa couverture, puisque je ne lis pas les quatrièmes de couverture. Alors, je vous le concède ça peut être un peu casse-gueule de se lancer comme ça, mais, si la maison d’édition fait bien son boulot, en l’occurrence, c’est le cas, je fais confiance au travail éditorial.


A. J. Kazinski et Thomas Rydahl réussissent brillamment à créer une intrigue en partant d’une réalité complètement revisitée en extrapolant sur la vie de Hans Christian Andersen. En effet, l’auteur de « la petite sirène » tenait un journal qu’il alimentait chaque jour. Or, 1834, est une année qui ne contient aucune information, une année, de bascule dans la carrière de Hans Christian Andersen, puisque c’est après qu’il se lance dans l’écriture des contes que nous connaissons. Que s’est-il passé, cette fameuse année ?


A. J. Kazinski et Thomas Rydahl, proposent un excellent thriller historique, qui nous transporte littéralement au 19ème siècle avec une monarchie qui vit sur les ossements de la pauvreté, où la survie n’est pas un vain mot, mais bien une réalité dans toute sa noirceur.


Dès les premières pages, les auteurs réussissent à nous plonger dans la crasse, la dure réalité des gens au point que notre sens olfactif en prend un sacré coup. Les odeurs sont présentes, le froid, la pluie qui nous imprègne, c’est incroyablement retranscrit. Le tout est d’une sacrée densité. Sans aucune comparaison, il y a un dans les descriptions, sans longueurs, un peu de Ken Follet. La toile de fond était à ce point réaliste, que les personnages deviennent familiers, attachants, fragiles, drôles parfois, permettant un réalisme saisissant.


L’intrigue, n’est pas en reste, avec un mobile d’une modernité que l’on a du mal à envisager pour cette époque, pourtant les époques changent, mais l’Homme reste identique. Ses désirs, et ses peurs n’ont pas pris une ride, avec un tueur hors normes.


Le temps de ma lecture, j’ai vécu au 19ème siècle, résolue une enquête digne des grands enquêteurs, aux côtés de personnages très attachants, mais j’ai surtout été épatée par la construction des auteurs A.J. Kazinski se cachent deux auteurs danois dont les livres, « le dernier homme bon » et « le sommeil et la mort » ont remporté un franc succès lors de leur sortie, ainsi que Thomas Rydahl, auteur du roman « Dans l’île », avec un récit qui se rétrécit vers la fin, pour amener vers une explication plausible du basculement dans les écrits de Hans Christian Andersen.


C’est brillant, c’est bien écrit, je me suis régalée et le tissage organisé par les auteurs est excellent. J’espère sincèrement que nous aurons l’occasion de découvrir d’autres écrits de ce trio dont le travail d’équipe démontre une réelle passion pour l’écriture et le genre.


https://julitlesmots.com/2021/07/01/la-mort-dune-sirene-a-j-kazinski-et-thomas-rydahl/

Ju-lit-les-mots
8
Écrit par

Créée

le 19 août 2021

Critique lue 45 fois

Ju lit les mots

Écrit par

Critique lue 45 fois

D'autres avis sur La Mort d'une sirène

La Mort d'une sirène
WilwyWaylan
2

La mort d'une illusion (la mienne)

J'aime bien les livres où une figure historique, souvent un auteur, mène l'enquête. C'est souvent une manière de se plonger dans leur vie (même fictive), de les refaire vivre dans un contexte...

le 19 avr. 2021

La Mort d'une sirène
Lubrice
6

Critique de La Mort d'une sirène par Brice B

Publié sur L'Homme Qui Lit Je suis un peu très à la bourre dans mes lectures numériques mais j'essaie de jongler habillement entre les services de presse, les trucs qui viennent de sortir et que je...

le 16 mars 2021

Du même critique

Scarlett et Novak
Ju-lit-les-mots
7

Une critique de la consommation, de la dépendance tout en finesse...

Ici Scarlett, l’intelligence artificielle de son brightphone, est la seconde peau de Novak, elle connaît toute sa vie, ses secrets les plus intimes, c’est à la fois son GPS, mais aussi son médecin,...

le 7 avr. 2021

3 j'aime

Sur un air de fado
Ju-lit-les-mots
7

A la recherche du courage...

L’histoire débute à Lisbonne, été 1968, avec la chute physique de Salazar, prémices de sa chute réelle, puisqu’il est contraint de renoncer au pouvoir suite à un AVC. Il décédera 2 ans plus tard...

le 28 févr. 2021

3 j'aime