J'ai eu envie de lire Camus suite au livre paru récemment (en 2017), appelé "Les Richesses" et qui parle de Charlot, l'éditeur qui a fait découvrir Camus.
Confusément, j'appréhendais la lecture de ce livre, monument de la littérature française, mais souvenir douloureux de lectures imposées au Collège et au titre pour le moins repoussant.
Toutefois, la lecture de ce roman s'est avéré un parfait délice, même si le thème est en effet assez morbide. Quand on sait que ce roman a (entre autres) permis à l'auteur de recevoir le prix Nobel de littérature, on comprend mieux de quoi il retourne. J'ai été tout à fait séduit par le style de Camus d'une fluidité pour le moins appréciable, un vocabulaire soutenu mais jamais inaccessible et un rythme qui vous tient en haleine. A l'heure où on parle de supprimer le passé simple, la seule lecture d'un livre comme celui ci, écrit avec tant de brio, pour ne pas dire de génie, vous permet de mieux comprendre toutes les lettres de noblesse qui n'appartiennent qu'au passé simple.
Bref, on trouve peu de livres écrit aussi bien de nos jours et ça permet de se souvenir de ce qu'on peut faire avec notre belle langue.
Mais ce livre n'est pas qu'un exercice de style parfaitement maîtrisé, c'est aussi l'histoire saisissante d'une épidémie de peste à Oran, les intrigues qui se nouent autour de ce drame, les personnages qui se battent, ceux qui fuient, etc.
Bref, j'ai tout simplement adoré ce livre et je pense que plus qu'un roman, c'est presque un devoir de mémoire (pour ce qui s'est passé à Oran et Alger dans ces années 40) et une magnifique opportunité de réfléchir sur le destin et les responsabilités de tout un chacun.