Un lecteur mis de côté

C'est le premier Le Clézio que je lis donc j'y allais sans aucun a priori ou autre. Mais voilà qui m'a dissuadé d'en lire un second.
Faut-il avoir un diplôme mers & océans pour s'imprégner de ce livre ? Un bac + 5 en outremer ?
Car j'ai eu l'impression que si, pour le Clézio, tout cet univers insulaire était une évidence pour lui, il n'était jamais complètement installé. En tant que lecteur, je me suis senti être mis complètement de côté de toute cette histoire familiale qu'il relate. Il baigne (c'est l'occasion de le dire) dans cette culture de voyage, de créole, de vocabulaire propre à ces îles, sauf que pour un non initié comme moi, difficile de s'y retrouver là dedans.
Il en ressort donc un livre que j'ai trouvé extrêmement opaque, et si être difficile d'accès n'est pas forcément un mal (le lecteur n'est pas forcément un paresseux, les livres ont le droit d'être exigeants), je me suis complètement désintéressé de cette mise en quarantaine.
Il faut dire qu'en plus les personnages sont complètement désincarnés, ils évoluent dans le récit sans jamais prendre chair, du moins dans mon esprit.
Il ne m'en restera rien, pas grand chose, sinon une terrible attente (non pas celle des protagonistes, mais la mienne), jusqu'à, enfin, voir arriver la fin. De la quarantaine (le livre).