Issu d’une thèse en histoire contemporaine, cette étude comparative met en lumière des mouvements de désobéissance civile très récents et qui, bien qu’elles résonnent encore dans notre société d’aujourd’hui par certains aspects, ne trouvent peut-être pas suffisamment d’écho vivants.


Qu’est-ce que la désobéissance civile d’abord ? C’est un mouvement indépendantiste et communautaire, détaché de tout parti politique, qui utilise des moyens non-violents et illégaux pour révéler et s’opposer à un dysfonctionnement gouvernemental (juridique, politique, social, etc.). Ce n’est donc pas une revendication politique en tant que telle mais bien sociale, l’aspect de la non-violence est l’une des pierres angulaires d’un tel mouvement : ne pas répondre à la violence du gouvernement par la violence, trouver ses propres armes fondées sur le respect d’autrui et la capacité à communiquer et à se rassembler. Dans les mouvements de désobéissance civile, l’union et la solidarité font la force, même si le mouvement est parfois enclenché par une personne isolée.


Nous connaissons de nombreux exemples de désobéissance civile sans le savoir et ainsi que ses méthodes : grèves, sit-in, défilés, marches, tractation, occupation de lieux publics ou privés, pétitions, déclarations publiques, … La désobéissance civile est la forme libertaire et solidaire par excellence de la revendication.


Aux Indes : Ghandi, en marche pour prêcher la désobéissance : [photographie de presse] / Agence Meurisse (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9047399r/f1.item)
Pour citer des exemples frappants qui sont pourtant divergents dans le sens où ils ont été incarnés par une personnalité forte : les revendications pour les droits civiques autour de Martin Luther King, la grève de la faim chez Gandhi, ou plus récemment le mouvement de défense agricole de José Bové.


En quelques chapitres, Debouzy fait donc un tour d’horizon des différents mouvements depuis les années 70 et révèlent de nombreux échos entre les mouvements américains et français, sensiblement simultanés : l’armée (ex : le Larzac), l’immigration (protection des immigrés et mouvements de défense), le logement (sans-logements et mal logés), l’avortement (les pro-life : mouvements anti-avortement que Debouzy dégomme en toute beauté), le nucléaire, les OGM (ex : les faucheurs volontaires) et les luttes écologiques (ex : sit-in dans les arbres pour préserver de l’abattage).


Debouzy finit sur une question ouverte : la désobéissance civile aurait-elle encore de beaux jours devant elle ? …


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Justine-Coffin
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le 29 nov. 2017

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