Annie et Buster sont les deux enfants des Fang. Des parents qui ne veulent jamais être dérangés par quiconque et qui préfèrent s’éloigner de chez eux pour leurs mises en scène en public afin qu’ils ne soient pas interrompus.
Leur but est qu’ils soient reconnus, qu’on parle d’eux dans les médias comme des artistes uniques, de l’impossible et qu’ils font vivre l’art avec quelque chose jamais vu.
Adultes, Annie est actrice et Buster, journaliste, écrivain.
Annie connaît très bien ses parents et lorsqu’arrive cet évènement, elle croit très vite à un coup monté. Elle leur en veut absolument. Elle souhaite les confondre pour leur dire en face tout le mal qu’elle pense d’eux.
Enfants malheureux, adultes malheureux. Boissons, médicaments, ils trouvent des échappatoires pour tenter de faire front. Et d’ailleurs, cela se remarque également lorsqu’ils font le vide en eux-même pour atteindre un état de « mort », une hibernation, pour que rien ne les atteigne ou quand ils ont de graves problèmes.
Pour ce dernier, cela correspond à ce que leurs parents leur font subir sur le dernier quart du roman.
J’aimerais leur trouver des circonstances atténuantes à Camille et Caleb, comme avoir compris qu’ils ne font pas le bonheur de leurs enfants. Mais je ne peux pas, surtout lorsqu’on lit les dernières pages. Ils préfèrent les laisser, ne plus avoir contact avec eux (et encore je ne vous dévoile pas tout) car enfant A (Annie) et enfant B (Buster) ne leur servent plus à rien puisqu’ils font maintenant leur vie.
J’aimerais à penser que les parents ont aimé ou aiment leurs enfants. Peut-être la mère, mais je n’en suis pas sûre. Quant au père, je dirai non. Et pourquoi appeler des enfants par leurs initiales. Ce n’est pas leur donner une identité propre. Ils les considèrent comme la famille, mais des quantités négligeables, servant leurs desseins, même après l’accident de leur fils. Tout juste s’ils lui apportent leur soutien pour le soigner.
Buster et Annie ne sont pas idiots. Ils ont compris et certainement depuis qu’ils sont adolescents que leurs parents n’auraient pas dû se servir d’eux de cette façon, au nom de leur art. Il y a quelques passages sur l’école mais c’est peu et on se demande réellement s’ils ont été scolarisés et ont eu des amis. De toutes façons, avec des parents, vivant en vase clos, c’est impossible pour eux de recevoir quelqu’un. La honte, peut-être mais aussi le fait que les Fang sont quatre et n’ont pas besoin d’éléments rapportés. Annie et Buster ont l’impression de devenir fous et ne se considèrent pas comme normaux.
On aurait pu penser que le roman aurait été un enchaînement des mises en scène du passé avec la vie des quatre membres de la famille aujourd’hui. C’est le cas mais l’auteur nous amène un élément très important qui nous empêche absolument de lâcher le livre.
Heureusement que le frère et la soeur se protègent même si Annie a le rôle de l’aînée. Ils savent ce qui fait mal. On sent que leurs conversations sont indispensables pour survivre car leurs parents ne s’intéressent pas à ce qu’ils peuvent faire, devenir ou subir.
Le père et la mère s’aiment d’un amour très fort, unique, il n’y a pas de place pour leurs enfants. On dirait que ces derniers sont des pièces rapportées. D’ailleurs, il n’y a qu’à lire les premières relations entretenues entre le père et la fille.
Ils voulaient également démontrer à leur mentor et professeur que les enfants ne tuent pas l’art mais qu’ils en sont les principaux acteurs.
En lisant la 4ème de couverture, j’ai été réellement déstabilisée. Je ne m’attendais pas à un roman aussi prenant. L’auteur a su nous amener à nous interroger sur les relations entre parents et enfants, sur ce que les parents peuvent faire subir à leurs enfants, sans que cela soit de la réelle torture psychologique. Les textes sont bien amenés tout comme les relations qu’Annie et Buster peuvent entretenir avec ceux qui leur sont proches, comme une nouvelle connaissance, un petit ami, une relation professionnelle ou d’anciennes relations de leurs parents. Pour finir, je salue et félicite l’auteur.
Angélita
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le 24 mars 2013

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